Mélanie DUBUY
La guerre préventive est un phénomène fascinant.
Redoutable et passionnante, maudite ou exaltée, elle fut pourtant peu étudiée.
Le retour de la notion de guerre préventive sur la scène internationale se
précise après les attentats du 11 septembre 2001 avec la crise
américano-irakienne de 2003. Ce retour témoigne de la fascination que le
phénomène guerrier continue à exercer sur les Etats.
L’ouvrage apporte de précieux éléments de réponse en se
proposant d’étudier les mutations de la guerre préventive face à l’évolution du
droit international public depuis l’émergence du droit international classique
puis en droit international positif, au travers des recours préventifs à la
force armée centralisée comme décentralisée. Le concept de guerre préventive
étant également une doctrine politique élevée pour la première fois au rang de
stratégie sécuritaire avec l’administration de GW. Bush, l’ouvrage ambitionne
d’analyser l’influence de cette doctrine sur le droit international positif,
celle-ci se nourrissant également des évolutions de ce droit.
L’ouvrage transporte dans un premier temps le lecteur
dans l’ère du droit international classique puisqu’il se propose de comprendre
ce qu’était alors la guerre préventive, une violence qui était la manifestation
d’une compétence de guerre illimitée. L’ouvrage présente également une analyse
du modèle de la guerre préventive renouvelée devant la nouvelle architecture
des relations internationales. Cette violence apparaît ainsi sous les traits du
recours préventif à la force. Il s’agit alors d’analyser, dans leurs multiples
manifestations, les réalités de la coercition armée entreprise à titre
préventif (autorisation de recourir à la force armée donnée par le Conseil de
sécurité, légitime défense préemptive…). L’ouvrage met en lumière les nouveaux
objectifs qui peuvent, aujourd’hui, se greffer sur le volet sécuritaire
classique : les « guerres préventives » sont menées au nom de la
paix, des droits les plus fondamentaux de la personne, de la démocratie.
Par un
examen méticuleux des droits conventionnel et coutumier, une analyse
scientifique sans a priori, l’ouvrage tente de montrer que les tentatives de
résurgence de cette « guerre » interpellent le droit international, le
poussant à l’évolution. Mais, au final, il semble bien que la révolution
normative revendiquée par les sectateurs de la « guerre
préventive » n’aura pas lieu.
C’est un ouvrage qui pourra intéresser
autant les passionnés d’histoire du droit international, s’appuyant sur de
nombreuses références bibliographiques d’auteurs classiques et des pères
fondateurs du droit international, théoriciens de la guerre juste, que les
spécialistes de droit international public, ou de relations internationales et
de géopolitique.
TABLE DES MATIERES
Première partie
DE LA GUERRE PREVENTIVE AU RECOURS
PREVENTIF A LA FORCE
TITRE I. LA GUERRE PREVENTIVE,
ENTRE SOUVERAINETE ABSOLUE ET TENTATIVE D’ENCADREMENT DU RECOURS A LA GUERRE
Chapitre 1. La compétence de
guerre, compétence inhérente à la
souveraineté des États
Chapitre 2. La compétence de
guerre, une compétence se dérobant à tout effort de limitation
TITRE II. LE RECOURS PREVENTIF A LA
FORCE SOUMIS A LA FORCE DU DROIT
Chapitre 1. Les premières
tentatives de refoulement du droit à la guerre
Chapitre 2. La réglementation du
recours à la force sous l’empire de la Charte des Nations unies
Seconde partie
LE DROIT INTERNATIONAL FACE AUX TENTATIVES
DE RESURGENCE DE LA GUERRE PREVENTIVE
TITRE I. ÉLABORATION DE NOUVELLES
STRATEGIES SECURITAIRES ENGENDRANT CETTE RESURGENCE DE LA GUERRE PREVENTIVE
Chapitre 1. Nouveaux enjeux de la
paix et de la sécurité internationales et réponses stratégiques
Chapitre 2. Les visées «
messianiques » de la nouvelle doctrine de guerre préventive ou la propagation
de valeurs libérales par le recours à la force à titre préventif
TITRE II. LE DROIT INTERNATIONAL
INTERPELLE PAR CES TENTATIVES DE RESURGENCE DE LA GUERRE PREVENTIVE
Chapitre 1. Adaptation du droit
international au nouveau contexte des relations internationales : consécration
d’un constitutional moment ?
Chapitre 2. Vers un droit
d’ingérence démocratique et humanitaire ?
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