11 septembre 2013

ACTU : Au Conseil de sécurité, plusieurs États espèrent une ouverture des autorités iraniennes sur le dossier du nucléaire

Catherine MAIA

La présentation devant le Conseil de sécurité, le 5 septembre 2013, du dernier rapport du Comité créé par la Résolution 1737 (2006) imposant des sanctions contre la République islamique d’Iran et un embargo sur tous les matériels, échanges financiers et autres transactions et entreprises notamment liés à son programme nucléaire, a été l’occasion pour plusieurs délégations étatiques d’exprimer leur espoir de voir le nouveau Président iranien, M. Hassan Rouhani, infléchir la ligne auparavant adoptée par le Gouvernement iranien en faveur d’une politique d’ouverture sur ce dossier.

Néanmoins, les délégations qui ont pris la parole ont été nombreuses à regretter, sur la base des informations communiquées par le Président du Comité 1737, M. Gary Quinlan (Australie), l’absence, pour l’instant, de coopération de la part de Téhéran. 

M. Quinlan a ainsi souligné que l’Iran n’avait, par exemple, toujours pas répondu à des lettres qui lui avaient été adressées au sujet del ’interception, en janvier 2013, d’un navire soupçonné de transporter, depuis l’Iran, des armes illicites vers un autre État Membre de l’ONU, et au sujet de tirs de missiles balistiques Shahab 1 et 3 opérés lors de l’exercice militaire « Grand Prophète-7 », en juillet 2012.

Sur ce dernier point, les membres du Comité sont demeurés divisés sur les conclusions présentées par le Groupe d’experts créé par la Résolution 1929 (2010) (S/213/331), pour qui cet acte est une violation de l’alinéa 9 de cette Résolution du Conseil de sécurité.

Par ailleurs, a déclaré M. Quinlan, le Comité a poursuivi ses discussions sur l’opportunité de répondre aux déclarations publiques des dirigeants iraniens, telles que rapportées par le Groupe d’experts, et faisant état de fournitures d’armes à Gaza, y compris au Jihad islamique palestinien, au Hamas, et d’autre part au Hezbollah.

La représentante des États-Unis a souligné le fait que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’ait pas été en mesure de prouver l’absence d’activités nucléaires à des fins autres que pacifiques en Iran.  L’Iran, a-t-elle dit, installe ces derniers temps des centrifugeuses qui sont peut-être deux à trois fois plus performantes que celles qu’il utilisait déjà jusque là.

La délégation de l’Argentine a, pour sa part, jugé essentiel que l’Iran coopère de manière active avec l’AIEA en soumettant toutes les informations demandées par l’Agence sur son programme nucléaire et en donnant à ses inspecteurs un accès aux lieux requis pour que soient menées les vérifications nécessaires. 

Pour la France, le rapport trimestriel du Comité de sanctions contre l’Iran démontre que ce pays persiste dans son refus de se plier à ses obligations internationales. Le représentant de la France s’est montré particulièrement préoccupé par les violations répétées de l’embargo sur les armes décidé par la Résolution 1747 (2007).

Les efforts déployés par le Président du Comité pour dialoguer avec l’Iran ont échoué, a assuré son collègue du Royaume-Uni, lequel, comme d’autres intervenants, a déploré le peu de progrès dans la mise en œuvre des recommandations faites par le Groupe d’experts dans son rapport final.

Plusieurs délégations, telles celles de la Chine, de la Fédération de Russie ou du Pakistan, ont estimé que le Comité devait continuer d’œuvrer de façon impartiale et objective dans le but d’un règlement diplomatique et politique de la question du programme nucléaire iranien.

Tous les efforts diplomatiques doivent être faits de façon à ce que le renouvellement du dialogue entre d’une part le groupe E3+3, qui comprend l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, plus la Chine, les États-Unis et la Fédération de Russie, et de l’autre l’Iran, puisse avoir lieu, a ainsi déclaré le représentant de la Chine, prônant une approche responsable. 

Source : ONU

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