Lors du
débat du 25 octobre 2013 à la Première Commission (désarmement et sécurité
internationale) de l’Assemblée générale de l'ONU, consacré aux armes de destruction massive autres que
nucléaires et aux différents aspects du désarmement dans l’espace
extra-atmosphérique, la plupart des intervenants ont estimé indispensable
l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant interdisant la
militarisation de l’espace extra-atmosphérique et appelé à l’universalisation
des Conventions sur les armes chimiques et biologiques.
D’autres
délégations ont fait remarquer que le régime de vérification actuellement en
vigueur ne suffisait pas pour prévenir une course aux armements dans l’espace
extra-atmosphérique. Pour le Brésil, les mesures de confiance et de
transparence ou les autres mesures unilatérales, dont le Code de conduite de
l’Union européenne, ne pouvaient englober toutes les questions relatives à l’espace
extra-atmosphérique, ni être source de réglementation. Cette position
s’est reflétée dans les interventions de la quasi-totalité des délégations le 25 octobre, qui ont estimé que seul un instrument juridiquement contraignant, adopté
à la Conférence du désarmement, constituait une solution possible en ce qui
concerne la question du placement d’armes dans l’espace.
Membre du
Groupe d’experts gouvernementaux sur la prévention de la militarisation de
l’espace, le Kazakhstan a préconisé une double approche avec, d’une part,
l’élaboration d’un traité robuste et, de l’autre, la mise en place de mesures
de confiance pour le renforcer, compte tenu de la paralysie qui frappe la
Conférence du désarmement. Pour le Canada, le code de conduite sur lequel
travaille ce Groupe d’experts pourrait constituer un pas important vers
l’élaboration de règles reconnues internationalement pour les activités dans
l’espace.
Pour leur
part, les États-Unis ont rappelé que le Traité sur l’espace extra-atmosphérique
de 1967 et la Déclaration de principes restaient les cadres pertinents pour
traiter des questions s’y rapportant.
La déléguée
de la France a affirmé que son pays, soucieux d’éviter une course aux armements
dans l’espace, n’estimait pas pour autant qu’un nouvel instrument juridiquement
contraignant apporterait un réel gain sécuritaire qu’à la condition qu’il soit
« complet, précis, universel et crédible ».
Les
délégations ont réaffirmé le rôle des instruments internationaux sur les armes
chimiques et les armes biologiques. Pour plusieurs d’entre elles, dont le
Pakistan, la République de Corée ou le Mexique, les objectifs de la Convention
sur les armes chimiques ne pouvaient être atteints qu’avec son
universalisation. La communauté internationale devrait donc convaincre tous
les États détenteurs d’armes chimiques, et en particulier ceux qui n’en sont
pas Parties, à rejoindre cette Convention. Celle-ci permet non seulement
de prévenir la prolifération de ces armes, mais aussi de détruire tous les
stocks existants, a souligné le Nigéria.
L’usage
« inexcusable » de telles armes en Syrie confirme une nouvelle fois
la nécessité de les éliminer en raison de leur dangerosité, ont affirmé
d’autres délégations, comme la Colombie. Ayant subi 400 attaques aux
armes chimiques pendant les huit années de guerre avec son voisin iraquien, la
République islamique d’Iran connaît bien le danger de ces armes, a-t-il
rappelé, invitant les États non parties aux instruments relatifs aux armes de
destruction massive à les rejoindre.
La Convention
sur les armes chimiques, avec 190 États signataires est proche de cette
universalité, a pour sa part observé la Finlande, tout en soulignant qu’un
travail important restait à faire car 20% des réserves d’agents chimiques de
guerre n’avaient toujours pas été éliminées. Pour la Fédération de
Russie, la destruction par le Gouvernement syrien de ses stocks d’armes
chimiques devrait encourager les États de la région qui ne sont pas Parties aux
Conventions sur les armes chimiques et biologiques à y adhérer.
La
Convention sur les armes biologiques et toxiques reflète les efforts de la
communauté internationale pour s’assurer que la menace des armes biologiques ne
devienne jamais une réalité, a expliqué l’Union européenne par la voix de
l’Irlande, qui s’est prononcé pour une amélioration de la transparence et des
mesures de confiance, ainsi que pour un niveau de participation plus élevé à
ces mesures. Mais plus encore que ces mesures, il faut élaborer un
mécanisme contraignant avec des critères de vérification plus stricts que
l’Unité d’appui, ont plaidé le Mexique et la Turquie. Pour sa part,
l’Iraq a estimé indispensables une assistance accrue aux États qui ne disposent
pas de capacités de destruction et des mécanismes de prévention de la prolifération
d’armes biologiques, par le biais de la Résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité.
En tant que
pays de passage pour les armes de contrebande de destruction massive et de
matériels connexes, la Croatie a indiqué avoir adopté une stratégie qui peut
servir de modèle aux pays situés dans des environnements géopolitiques
similaires.
Très
attachée à la destruction complète des armes chimiques, la Chine a demandé au
Japon de détruire au plus vite les armes chimiques dont il dispose sur le
territoire chinois.
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