Catherine MAIA
Kiev a renoncé, le 21 novembre, à l'accord d'association
proposé par l'Union européenne (UE), une semaine avant sa signature prévue et longuement
attendue. A la place, l'Ukraine
propose la création d'une commission tripartite incluant Moscou et l'UE
sur le commerce. L'objectif, selon le Premier ministre Mykola Azarov : "assurer la sécurité nationale, relancer les relations économiques avec la Russie et préparer le marché intérieur à des relations d'égal à égal avec l'Union européenne".
Depuis l'Autriche, le Président ukrainien Viktor Ianoukovitch a néanmoins assuré que son pays continuerait à travailler à son intégration européenne. Un dirigeant de l'opposition en Ukraine, Arseni Iatseniouk, a accusé de "haute trahison" le Président pour avoir refusé de signer cet accord historique et a exigé sa destitution. "Ce n'est pas un choix entre l'Ouest et l'Est, c'est un choix entre l'avenir et le passé", a-t-il ajouté.
Catherine Ashton, la représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, a exprimé sa "déception" après ce renoncement. "Nous pensons que l'avenir
de l'Ukraine réside dans une relation forte avec l'UE et nous restons
fermement engagés auprès du peuple ukrainien, qui aurait été le
principal bénéficiaire de l'accord grâce au surcroît de liberté et de
prospérité qu'aurait apporté l'accord", a-t-elle déclaré.
La perspective de l'accord avait fait l'objet ces derniers temps d'une intense lutte d'influence entre l'UE et la Russie. Le conseiller économique du Kremlin, Sergueï Glaziev, avait fait miroiter la semaine dernière une coopération économique se chiffrant en "dizaines de milliards de dollars" si Kiev renonçait à s'associer à l'UE, et menacé de renoncer aux importations de produits ukrainiens dans le cas contraire.
Plus tôt dans la journée du 21 novembre, le Parlement ukrainien avait rejeté les projets de loi visant à permettre à l'ex-chef de Gouvernement Ioulia Timochenko, emprisonnée, de recevoir un traitement médical à l'étranger, se détournant déjà un peu plus de la route qui devait la rapprocher de l'Union européenne.
Le sort de l'opposante est, en effet, au cœur des relations
entre l'Ukraine et l'UE, de laquelle Kiev, sous la
conduite du Président Viktor Ianoukovitch, entend se rapprocher. Ce dernier, qui craint qu'une réhabilitation politique de Ioulia Timochenko ne gâche ses chances de réélection en 2015, s'est toujours opposé à un transfert de son ennemie politique.
Les capitales européennes soupçonnent les autorités
ukrainiennes de poursuites aux motivations politiques et réclament la
libération de l'opposante de 52 ans, condamnée à sept ans de prison pour
abus de pouvoir, préalablement à toute négociation. Incarcérée en août 2011 et hospitalisée depuis avril 2012, Mme Timochenko souffre de hernies discales. Elle se trouve dans l'aile médicalisée d'une prison et l'Allemagne a proposé de la soigner à Berlin.
A la fin d'avril, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné l'Ukraine pour l'arrestation et la détention illégales
de l'ancienne Première ministre, dernier épisode d'une grave crise
entre l'Ukraine et l'UE, qui a vu des motivations
politiques dans ces affaires judiciaires et demande la libération de
l'opposante.
Sources : AFP / Le Monde
MULTIPOL - Réseau d'analyse et d'information sur l'actualité internationale (http://reseau-multipol.blogspot.com)
24 novembre 2013
ACTU : L'Ukraine renonce à s'associer avec l'Union européenne
Libellés :
Diplomatie bilatérale et multilatérale
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