Catherine MAIA
De multiples crimes contre
l'humanité, découlant de politiques établies au plus haut sommet de l'Etat, ont
été commis et continuent d'être commis en République populaire démocratique de
Corée (RPDC), selon un rapport d'une
commission d'enquête de l'ONU publié le 17 février.
Dans un document de 400 pages
contenant des pièces justificatives et des témoignages directs de victimes et
de témoins, la Commission d'enquête des Nations Unies sur la situation des
droits de l'Homme en RPDC a documenté de manière très détaillée les « atrocités
innommables » commises dans le pays.
La Commission d'enquête, qui a
été établie par le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies en mars
2013, estime que la gravité, l'ampleur et la nature de ces violations des
droits de l'Homme mettent en évidence un Etat qui n'a aucun parallèle dans le
monde contemporain.
Selon le rapport, ces crimes
contre l'humanité impliquent des exterminations, meurtres, esclavage, tortures,
emprisonnements, viols, avortements forcés et autres formes de violences
sexuelles, persécutions pour des motifs d'ordre politique, religieux, racial ou
sexiste, le transfert forcé de populations, les disparitions forcées de
personnes et des actes inhumains causant intentionnellement une famine
prolongée.
La Commission d'enquête estime
que la communauté internationale doit accepter sa responsabilité de protéger le
peuple de la RPDC des crimes contre l'humanité, étant donné l'échec manifeste
du Gouvernement de ce pays à le faire. Selon la Commission, la RPDC affiche de
nombreux attributs caractéristiques d'un Etat totalitaire.
Le nombre de prisonniers
politiques se situerait entre 80.000 et 120.000 personnes détenues dans quatre
grands camps où la famine est utilisée de manière délibérée pour les contrôler
et les punir.
La Commission d'enquête de
l'ONU exhorte tous les Etats à respecter le principe de non refoulement, qui
consiste à ne pas renvoyer de force des réfugiés vers leur pays d'origine.
Bien que le Gouvernement
nord-coréen n'ait pas répondu aux demandes de la Commission de pouvoir se
rendre en RPDC et obtenir des informations, celle-ci a recueilli le témoignage
direct de plus de 80 témoins lors d'audiences publiques à Séoul, Tokyo, Londres
et Washington. Elle a aussi mené plus de 240 entretiens confidentiels avec des
victimes et témoins, y compris à Bangkok.
Le rapport inclut une lettre
envoyée par les commissaires au Chef de l'Etat nord-coréen, Kim Jong-un,
contenant un résumé de leurs constatations les plus graves. Dans cette lettre,
les commissaires déclarent qu'ils recommanderont le renvoi de la situation en
RPDC à la Cour pénale internationale.
La Commission d'enquête
appelle aussi le Conseil de sécurité des Nations Unies à adopter des sanctions
ciblées contre les personnes qui semblent porter la responsabilité la plus
lourde pour ces crimes contre l'humanité.
Source : ONU
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