Depuis l’ascension de Xi Jinping, d’abord comme secrétaire général du Parti communiste chinois, puis comme président de la République populaire de Chine, la politique étrangère de ce pays-continent s’est transformée. Le nouveau dirigeant chinois a décidé de mettre fin à une phase de discrétion ou de « profil bas », entamée par Deng Xiaoping et qui a longtemps caractérisé son État. L’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2013 marque le début d’une nouvelle ère pour la Chine et, à n’en pas douter, pour l’ordre international lui-même. Après une période d’affirmation politique et économique, grâce à l’ancrage du parti communiste chinois et à la mise en place d’un capitalisme aux allures atypiques, le dirigeant chinois rêve d’une Chine ambitieuse sur le plan international. La Chine est désormais conquérante. Et pour ce faire, les initiatives se multiplient. Celles-ci peuvent se prêter à différents regards : le regard de l’économiste, du politologue, mais aussi du juriste.
En tant qu’acteur majeur des relations internationales, la Chine cherche dorénavant à imprimer sa vision du monde sur l’ordre juridique international et à s’imposer comme nouveau leader de la mondialisation. Pour cela, elle recourt constamment au droit international. Et en raison du réveil spectaculaire de sa politique étrangère, elle essaye de confirmer, d’ajuster ou de renverser l'ordre juridique établi à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Partant, le droit international se présente comme une boîte à outils essentielle pour l’affirmation de sa diplomatie de même qu’un instrument capital, lui permettant de se forger une place qu’elle veut importante dans l’ordre international. De ce point de vue, sa pensée sur le contenu et la direction du droit international, ainsi que les implications de celle-ci sur la gouvernance mondiale, visent manifestement à influencer divers domaines qui sous-tendent sa participation au cadre multilatéral et bilatérale.
Par-delà cette vision essentiellement instrumentale du droit international par elle, la Chine se heurte par ailleurs à quelques obstacles liés à la nature même de ce droit. Ainsi, Le droit international ne peut être considéré seulement comme un instrument de sa nouvelle politique. Il est aussi une contrainte pour la Chine. Le droit international, en tant que droit de la coexistence des souverainetés et de la coopération inter-étatique, opère comme un catalyseur des ambitions chinoises.
Louis Bertier, Saa Jérôme Tolno, Éditorial
LA CHINE ET LE DROIT INTERNATIONAL
CHINA AND INTERNATIONAL LAW
Louis Bertier, Saa Jérôme Tolno, Éditorial
Roromme Chantal, Jean-François Thibault, « Tout sous un même ciel » : la Chine et le droit international, d’hier à demainVARIA
Enguerrand Serrurier, Le droit international à l’épreuve des nouvelles routes de la soie
Habib Gherari, Les contentieux commerciaux sino-américains
Mamoud Zani, La Chine et la sécurité mondiale : à propos de la contribution chinoise à l’édification d’un nouvel ordre international de la paix
Catherine Maia, Le Conseil de sécurité et l’usage de la force : entre puissance et impuissance militaire
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