23 août 2006

NOTE : Un nouvel ambassadeur français à Alger

Philippe BOULANGER 

Afin de relancer des relations franco-algériennes au point mort, la France a décidé de nommer un nouvel ambassadeur en Algérie. Fort d’une longue expérience au Quai d’Orsay, Bernard Bajolet, proche du Premier ministre Dominique de Villepin, prendra à Alger la suite de Hubert Colin de Verdière, dont le fait d’armes aura été, en mai 2005, à l’occasion de la commémoration des massacres de Sétif, la reconnaissance symbolique des méfaits de la répression française en Algérie.

Ancien élève de l’Ecole nationale d’administration (ENA) originaire de Lyon, arabisant, diplomate brillant et expérimenté, mais parfois fougueux, B. Bajolet a déjà occupé le poste de premier secrétaire puis second conseiller (1974-79) à l’ambassade de France à Alger. Mais, surtout, le diplomate français, âgé de 57 ans, a exercé ces hautes fonctions diplomatiques en Jordanie (1993-97), en Bosnie-Herzégovine (1999-2003) et en Irak (2003-2006). L’Algérie est donc son quatrième poste en tant qu’ambassadeur. 

En Jordanie, B. Bajolet, très respecté par la famille royale, s’efforce, dans un pays calme, d’assurer la diplomatie équilibrée voulue par le Président Jacques Chirac. Il met en place un système de bourses permettant à une centaine d’étudiants jordaniens de pouvoir étudier en France. En Bosnie-Herzégovine, dans un pays déchiré entre trois communautés (serbe, croate, musulmane), il contribue à consolider la place de la France dans l’espace ex-yougoslave. Au second semestre 2000, alors que la France préside l’Union européenne, il parvient à faire venir à Sarajevo des nationalistes serbes qui refusaient jusque-là de se rendre dans la capitale bosnienne, que les Serbes appellent avec mépris « chez les Turcs ».

Homme des pays difficiles, B. Bajolet est ensuite nommé en Irak. La France ne disposant pas d’ambassade à Bagdad depuis 1990, il est d’abord chef de la section des intérêts français, située dans l’ambassade de Roumanie. En juin 2004, l’ambassade de France en Irak est rouverte à Bagdad. Dans un contexte instable et violent (reconstruction institutionnelle du pays, attentats quotidiens, otages français, mainmise américaine en Irak où la France n’est pas en odeur de sainteté…), Bajolet assure la mise en œuvre de la diplomatie française dans un pays là aussi déchiré entre communautés : sunnite, chiite et kurde. Il quitte Bagdad en ayant relancé, malgré l’insécurité et le terrorisme, les relations franco-irakiennes.

Par la nomination d’un ambassadeur habile et fin connaisseur du monde arabo-musulman, la France entend marquer sa volonté d’œuvrer au rapprochement avec le pouvoir algérien et de relancer le traité d’amitié bloqué depuis la loi de février 2005 reconnaissant le « rôle positif » de la présence française en Afrique du Nord. Et, peut-être, parviendra-t-elle à clarifier enfin sa politique, parfois ambiguë, à l’égard de l’Algérie.


Commentaires

1. Le vendredi 21 mars 2008, 12:47 par Mejdhaid Réda
Bonjour, je suis fils d'un ancien combattant algérienne age 60 ans marie de 04 enfants . mon père, engagé a l'armée française en deuxieme guerre mondiale,est servi sous le drapeau français,meme j''ai une carte du droit dohnneur, premièrement je demande des informations pour la pension,2)
je demande est-ce que j ai le droit a la nationalité française avec mes enfants? merci
voilamon e_mail:al_hamadany@hotmail.com

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