Le général Stanislav Galic commandait entre septembre 1992 et août 1994 l'unité Romanija (SRK) des forces militaires serbes qui encerclait Sarajevo, et dont les tireurs embusqués, perchés sur les hauteurs environnantes, ont tenu les habitants en joue durant 44 mois, faisant du siège de cette ville le plus long siège en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, siège qui s’est déroulé devant les caméras des télévisions du monde entier, sans que la communauté internationale ne soit capable de mettre un terme à la boucherie.
Dans cet « enfer médiéval », selon les termes du procureur, 11 700 personnes sont mortes, dont plus de 1500 enfants, d'après les chiffres fournis par le comité Helsinki pour les droits de l'Homme. Les civils étaient attaqués sans aucune justification militaire « lorsqu'ils assistaient à des funérailles, dans les ambulances, les tramways et les autobus ou à vélo. Ils étaient attaqués lorsqu'ils jardinaient, lorsqu'ils faisaient leurs courses au marché ou nettoyaient la ville de ses déchets. Des enfants étaient pris pour cibles lorsqu'ils jouaient ou marchaient dans la rue » avait dénoncé le TPIY en première instance.
Au vu des nombreuses preuves démontrant que l’objectif premier de la campagne de bombardement des snipers était de terroriser la population civile, la Chambre d’appel a estimé que la première condamnation prononcée en décembre 2003 « était si déraisonnable et tout à fait injuste (...) qu'elle sous-estimait la gravité de la conduite criminelle de Galic ».