Après avoir fui son pays pour se réfugier brièvement dans l'ex-Zaïre (aujourd'hui République démocratique du Congo), puis au Kenya avant d'être accueilli en Italie, dans le diocèse de Florence qui lui avait permis d'exercer, sous un faux nom, dans un village de Toscane, l'abbé Seromba a été arrêté le 6 mars 2002.
Aujourd’hui âgé de 43 ans, il a été reconnu comme ayant contribué de manière substantielle au massacre de nombreuses personnes parmi les quelques 2000 tutsis qui s'étaient réfugiés dans son église de Nyange, dans le nord-ouest du pays. Selon des témoins, il avait interdit aux réfugiés tutsis de s'approvisionner en vivres dans la bananeraie de la paroisse, refusant également de célébrer une messe qu'ils lui réclamaient. Bien que n’ayant pas ordonné la destruction au bulldozer de son église, il avait approuvé une telle destruction décidée par les autorités communales. Prononçant sa première condamnation à l’égard d’un prêtre catholique, le TPIR a souligné que la responsabilité de l'abbé Seromba réside dans « l'aide et l'encouragement, par ses faits et gestes, à la perpétration des crimes de génocide et d'extermination ».
Précisons que deux autres prêtres catholiques, les abbés Emmanuel Rukundo et Hormisdas Nsengimana sont encore détenus par le Tribunal et qu’un autre homme d'Église, le pasteur adventiste Elizaphan Ntakirutimana, est sorti du centre de détention du TPIR la semaine dernière après avoir purgé sa peine de 10 ans de détention.