Les manifestations du blocage en la matière sont fort nombreuses. Qu’il s’agissent de l’échec, en 2005, de la Conférence des Parties chargée d'examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, de l'impasse dans laquelle perdurent les travaux de la Conférence du désarmement ou encore des résultats décevants de la Conférence des Nations Unies chargée d'examiner les progrès accomplis dans l'exécution du Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects en 2006, ces revers successifs ne font que mettre en lumière de façon criante l’indispensable revitalisation du programme d'action international en matière de désarmement.
C’est dans l’espoir de répondre à cette exigence que Ban Ki-moon a proposé la création d'un Bureau des affaires de désarmement qui serait dirigé par un nouveau Haut représentant qui devra mobiliser davantage la «volonté politique nécessaire pour se sortir de l'impasse actuelle et donner un nouvel élan à l'action menée tant dans le domaine du désarmement que dans celui de la non-prolifération». Cette création a recueilli l’assentiment de la majorité des délégations étatiques qui ont appelle à l’universalisation du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) au regard de son rôle central pour la stabilité et la paix internationales.
Cette annonce de nomination d’un nouveau Haut représentant intervient quelques jours seulement après la célébration à Genève, le 20 mars dernier, du dixième anniversaire de l’adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Signé le 24 septembre 1996 à New York lors de la Conférence sur le désarmement par 71 pays, dont les cinq puissances nucléaires officielles (Chine, États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni), le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires a été signé par 176 pays et ratifié par 126 d'entre eux mais, dix ans plus tard, son entrée en vigueur demeure toujours bloquée par trois pays - l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord) - qui refusent de le signer, alors même que leur adhésion permettrait à n’en pas douter une restauration de la confiance dans le régime international de non-prolifération.