20 avril 2007

OUVRAGE : B. COURMONT (dir.), Washington et les États voyous, une stratégie plurielle

Marine CORGIE
Dans un environnement post-Guerre Froide, les États-Unis se sont rapidement retrouvés orphelins d’un adversaire à leur taille. C’est ainsi que, faisant face à un nombre relativement limité d’États, s’est développé le concept d’États voyous. Ce concept a évolué en fonction des différentes administrations au pouvoir à la Maison Blanche. Ainsi, se sont succédés les États voyous (rogue States), États préoccupants (States of concern), États en faillite (failed States), ou dernièrement axe du Mal (axis of evil). Cette dernière appellation, formulée par l’Administration Bush, a pour objet de définir une politique pouvant s’appliquer à l’ensemble des régimes jugés hostiles à Washington et se traduit par la campagne militaire en Irak, la crise nucléaire nord-coréenne et, plus récemment, la crise nucléaire avec l'Iran.
Caractéristiques supposées de ces États : la prolifération d’armes de destruction massive, le soutien plus ou moins marqué au terrorisme international, l’absence de démocratie et l’animosité affichée du régime à l’égard des États-Unis. Cet ouvrage collectif propose de dresser un panorama complet de la relation entre Washington et les États voyous, s’attardant à la fois sur la définition du concept et sa difficile application. L’intérêt de l’étude est de se pencher, au-delà des régimes considérés aujourd’hui comme nuisibles par les autorités américaines, sur les États qui pourraient rejoindre cette liste dans les prochaines années, et sur ceux qui, au contraire, ont su, pour des raisons diverses, en sortir.


SOMMAIRE

Première partie - Le concept et sa définition
Un concept en évolution dans un environnement post-Guerre froideLe Congrès et les États voyous
Les lois de sanctions et leurs conséquences économiquesLes relais dans l’opinion publique américaine, ou comment se construit l’ennemi

Deuxième partie - Les États voyous et leur traitement
La Corée du Nord : Washington face à la rationalité de PyongyangL’Iran
La Syrie dans la ligne de mireLes relations États-Unis–Belarus : sous le signe de l’hostilité

Troisième partie - Entre anciens et futurs adversaires
Le Pakistan, ce sulfureux « allié » des États-UnisL’Amérique latine
La Chine : l’ennemi suprême ?L’intransigeance de Washington envers la Palestine du Hamas


 
Barthélémy COURMONT (dir.), Washington et les États voyous, une stratégie plurielle, Paris, Dalloz, (304 pp.) 
Barthélémy COURMONT est docteur en science politique, chercheur à l'IRIS et responsable du bureau IRIS à Taiwan. Spécialiste des questions nucléaires et des États-Unis, il est l'auteur de plusieurs ouvrages d'études stratégiques.

Commentaires

1. Le dimanche 22 avril 2007, 22:28 par Brian
A la suite des démarches américaines concernant l'extension de leur bouclier anti-missiles en Roumanie et en Pologne, mais surtout des déclarations à la fois de l'U.E. qui s'offusque (avec raison) de ne pas avoir été contactée à ce sujet, mais plus encore des déclarations du gouvernement de Moscou, il n'est pas certain que les Etats Unis ne soient pas tentés par un retour à une forme de bipolarisation des relations internationales. En revanche, il ne faut pas oublier en effet que tout héros suppose une chimère, et que suite à la défection du grand ennemi de l'Est, les Etats Unis ont sans doute tenté de se chercher un nouvel opposant à leur taille. Compte tenu de ces deux directions des relations U.S.A. /reste du monde, il se peut que l'on finisse par se trouver dans un "jeu " triangulaire, à moins que la diplomatie et la défense européenne, mais aussi l'importance galoppante de l'imixion de la Chine dans les relations internationales ne viennent compliquer les choses. Pour les Etats Unis, qui aiment la simplicité, cela risque de devenir difficile...


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