Brian MENELET
Outre le fait que le prochain Premier ministre britannique, le brillant mais austère Gordon Brown, jusqu’ici locataire du 10 Downing Street (Chancellerie de l’Échiquier), sera bientôt face à la difficile succession du charismatique et dynamique Tony Blair, c’est l’ensemble du parti travailliste qui risque bien d’avoir à serrer des dents.
Certes, les difficultés commenceront en politique interne, notamment du fait de la confortable progression des Tories lors des dernières élections locales en Angleterre et en Écosse.
Sur le plan international, les choses vont aussi se compliquer sérieusement : alors que Gerry Adams, le leader du Sinn Féin, déclarait la semaine dernière, lors d’une très longue déclaration à l’Irish Republican News du 16 mai, que le gouvernement de coalition n’était qu’un premier pas avant une intégration totale et définitive à la République irlandaise de la province d’Ulster, laissant deviner des velléités sécessionnistes à moyen terme, les dernières élections locales en Angleterre et en Écosse vont sérieusement compliquer la donne.
Les élections du 3 mai dernier ont en effet infligé une sévère défaite au Labour, certes au profit des Tories, mais elles ont surtout donné lieu à une forte poussée des mouvements indépendantistes écossais : ces derniers ont en effet remporté 47 sièges dans l’hémicycle écossais né du Scotland Act de 1998, suivant le référendum de 1997 organisé par Tony Blair, devant le Labour qui n’est crédité que de 46 sièges sur 129. L’Écosse, au regard du programme du parti des indépendantistes, le Scottish National Parti, envisageant l’organisation d’un référendum sur une indépendance de l’Écosse, soutenus dans cette démarche par le directeur de la Banque of Scotland, semble ainsi vouloir jouer les trouble-fête.
Le même jour était organisé des élections pour le renouvellement du Parlement local du Pays de Galles, le Plaid Cymru, parti indépendantiste gallois progressait de 11 sièges, dont 3 au détriment des Travaillistes.
Il se peut donc qu’à brève échéance (parions sur 5 ans), le gouvernement britannique ait à encaisser la déliquescence de ce qui pourrait bien devenir l’ex-Royaume-Uni !
Si l’on ajoute que Tony Blair, qui avait engagé les forces britanniques en Irak, mais aussi en Afghanistan, quitte le pouvoir sur la victoire historique du processus de paix en Ulster, tout en laissant à son successeur la délicate question du retrait, on ne peut que souhaiter bien du plaisir à Gordon Brown...
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