Sans réels effets sur leur cible officielle, les frappes financières causent en revanche de considérables dommages économiques, politiques, sociologiques et psychologiques - parfois sur des pays entiers comme la Somalie. Elles pourraient même produire le résultat inverse de celui proclamé à grands renforts médiatiques. Qu'importe, les guerriers de la finance sont chaque fois généreusement récompensés tant sur le plan politique que bureaucratique.
Ce livre ne montre pas seulement la manière dont, pour occulter toute relation entre terrorisme et politique étrangère, l'administration américaine s'est prise à sa propre propagande, il dévoile les contradictions entre la libéralisation prônée à marche forcée dans les années 1990 et le contrôle financier tentaculaire que les États-Unis désormais mettent en place, non sans résistance, presque partout dans le monde. Quand l'«ignorance informée» est devenue la norme de l'expertise, la finance est bien la poursuite de la guerre par d'autres moyens. Mais une guerre contre qui ?




Ibrahim WARDE, Propagande impériale & guerre financière contre le terrorisme (traduit de l’anglais par Frédéric Cotton), Paris, Editions Agone - Contre-feux / Le Monde diplomatique, 2007 (352 pp.)