Selon un dernier bilan officiel provisoire, les attaques ont fait au moins 26 morts et 177 blessés. De sources hospitalières, le bilan s'élèverait à 62 morts. Les deux attentats se sont produits à Ben Aknoun près des sièges du Conseil constitutionnel et de la Cour suprême et à Hydra contre le siège du UNHCR et du PNUD. Au moins dix employés des Nations Unies ont été tués dans ces attentats et un certain nombre sont portés disparus, a indiqué l'ONU à New York.
Ces deux attentats surviennent après deux mois d'accalmie en octobre et novembre, période marquée par une décrue spectaculaire de la violence islamiste. Auparavant, Al-Qaïda Maghreb avait revendiqué le 6 septembre dernier, l'attentat-suicide particulièrement spectaculaire commis contre le cortège du Président algérien Abdelaziz Bouteflika à Batna : 22 morts et plus de 100 blessés. Même revendication pour un autre attentat-suicide contre une caserne de gardes-côtes à Dellys, le 8 septembre : 32 morts.
Le Président français Nicolas Sarkozy a condamné fermement les deux attentats d'Alger, qu'il a qualifiés d'«actes barbares et odieux», précisant qu'il l'avait exprimé le soutien de la France lors d'un entretien téléphonique avec le Président algérien Abdelaziz Bouteflika. La Maison Blanche a également condamné des actes de « violence insensée ». Le Haut commissaire du HCR, Antonio Guterres, a quant à lui déclaré que les Nations Unies étaient clairement la cible d'un des deux attentats.
«Aucun mot ne peut exprimer le choc, l'indignation et la colère que je ressens face à l'attaque terroriste contre la mission des Nations Unies à Alger aujourd'hui», a déclaré le Secrétaire général, Ban Ki-moon, dans un message transmis par sa porte-parole. «Il s'agit d'une frappe abjecte et lâche contre les fonctionnaires civils qui servent les idéaux humains les plus élevés sous la bannière des Nations Unies », affirme le Secrétaire général, qui qualifie ces actes « d'ignobles, indécents et injustifiables même au regard des pratiques politiques les plus barbares».
Dans une déclaration présidentielle adoptée le jour même des attentats, le Conseil de sécurité «condamne dans les termes les plus énergiques les attentats terroristes perpétrés à Alger, à proximité de la Cour suprême et de locaux des Nations Unies, le 11 décembre 2007, qui ont fait de nombreux morts et blessés et exprime sa profonde sympathie et ses condoléances aux victimes de cet acte de terrorisme odieux et à leurs proches, ainsi qu'au peuple et au gouvernement algériens».
Par ailleurs, le Conseil «souligne qu'il faut traduire en justice les auteurs, organisateurs et commanditaires de cet acte de terrorisme inqualifiable et ceux qui l'ont financé et demande instamment à tous les États, conformément aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international et à ses résolutions 1373 (2001) et 1624 (2005), de coopérer activement avec les autorités algériennes à cette fin».