La proposition de loi du sénateur prévoit l’interdiction « de la fabrication, de la réparation, de l’exposition, de la vente, du transport et du dépôt sur le territoire belge de systèmes d’armement nucléaire ».
La Belgique est un des cinq pays de l’OTAN (Allemagne, Italie, Pays-Bas et Turquie) à accueillir sur son sol un arsenal d’armes nucléaires, indiquait le rapport écrit par Jean-Marie Collin et publié par le GRIP en début d’année : « Les armes nucléaires de l’OTAN : fin de partie ou redéploiement ? ». Cet arsenal nucléaire américain en Europe est estimé à 240 bombes B-61 au sein de bases nationales (comme Kleine-Brogel en Belgique) ou de bases appartenant aux Etats-Unis.
L'utilité de ces armes, et donc indirectement d'un possible retrait, est de plus en plus souvent évoquée ces dernières années. Selon le rapport, les 240 bombes restantes ont sans doute définitivement perdu leur rôle militaire au profit d'un rôle politique.
De nombreuses raisons peuvent influer sur le retrait de ses bombes nucléaires, outre les problèmes liés à la sécurité de ces bases comme :
  • l'évolution de l'Alliance atlantique ;
  • la politique de chacun des pays hôtes ;
  • le renouvellement des flottes aériennes à capacité duale ;
  • l'utilité stratégique ;
  • la pression de l'opinion publique soutenue par des organisations pacifistes.
Les premières critiques arrivent déjà. Ainsi, le président du Sénat Armand De Decker, député fédéral (parti MR), et Denis Ducarme (MR) ne voteront pas ce texte : « Pour nous, c’est non. Il ne faut pas nous mettre hors jeu vis-à-vis de l’OTAN ». La proposition de M. Mahoux a par contre été bien accueillie par la chefe du groupe CD&V au Sénat, Sabine de Béthune. La crainte de nombreux politiciens belges est certainement - si cette proposition était acceptée - plus de voir partir le quartier général de l’OTAN situé à Mons et très grand générateur d’emplois, plutôt que de se retrouver sans « protection nucléaire ».