Pendant six mois, la députée a analysé l’Aide Publique au Développement française et les contributions à l’Union européenne, aux agences de l’ONU, aux institutions financières internationales (ex. Banque mondiale), ainsi qu’aux fonds thématiques (ex. Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme).
De cette analyse, il ressort que sur le montant total d’Aide Publique au Développement française de 7,596 milliards d’euros, 60 % transitent par le canal bilatéral et 40 % par le canal multilatéral. Sur la partie programmable de l’APD française (hors annulation de dettes, frais d’écolage et prise en charge des réfugiés), ce pourcentage s’établit autour de 55%. La part multilatérale de l’APD française a ainsi doublé au cours des vingt dernières années. Henriette Martinez présente des propositions pour rendre plus efficace et plus visible l’aide multilatérale, qu’elle considère trop dispersée et peu lisible. Elle souligne notamment l’impérieuse nécessité de définir des critères précis d’attribution de l’aide, basés sur l’évaluation des résultats, la coordination et la francophonie.
Elle propose également des financements innovants : pour la santé, une contribution volontaire sur les billets de train internationaux (à l’instar de ce qui existe sur les transports aériens), et pour l’éducation, une contribution modique, également volontaire, sur l’achat des manuels scolaires par les collectivités territoriales.
Ensuite, la députée des Hautes-Alpes préconise un réel partenariat avec la société civile et la Croix-Rouge française pour la mise en oeuvre dans les pays aidés des actions financées par la France. A cet effet, 5 % de la contribution française au Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme pourraient être attribués aux ONG intervenant dans le domaine de la santé.
Enfin, la députée de la montagne propose de créer une Coordination des Organisations pour la Recherche d’un Développement Equitable et Efficace, sous le sigle de la CORDEE, symbole de solidarité dans l’effort. Il ne se substitue pas aux structures de coordination existantes. Il vise à réunir les opérateurs de la coopération au développement pour établir de véritables partenariats avec l’Etat, qu’il s’agisse des ONG, des collectivités territoriales ou de grands organismes humanitaires comme la Croix-Rouge française.
Source : Assemblée nationale