« L'entrée en vigueur de la Convention, tout juste deux ans après son adoption, démontre l'aversion que le monde éprouve vis-à-vis de ces armes à l'impact dévastateur », a-t-il ajouté dans une déclaration publiée le 16 février à New York.
« Les armes à sous-munitions ne sont ni fiables ni précises. En période de conflit et longtemps après, elles mutilent et tuent des centaines de civils, y compris de nombreux enfants », a souligné M. Nesirky. « Elles ralentissent le relèvement post-conflit en rendant impraticables routes et terres pour les agriculteurs comme pour les travailleurs humanitaires ».
« Les Nations Unies sont fermement engagées à mettre fin à l'emploi, au stockage, à la production et au transfert d'armes à sous-munitions et à atténuer les souffrances qu'elles provoquent », a rappelé le porte-parole. Le Secrétaire général appelle par conséquent tous les États à devenir parties à la Convention dans les meilleurs délais, a-t-il ajouté.
Le texte de la Convention a été adopté par 107 États le 30 mai 2008 à Dublin, en Irlande, et a été signé par 94 Etats à Oslo les 3 et 4 décembre 2008.
Conformément à ses provisions, la Convention devait entrer en vigueur le premier jour du sixième mois suivant celui au cours duquel le trentième instrument de ratification, d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion aurait été déposé. Il s'agira donc du 1er août 2010. Une première conférence des Etats parties pourrait se tenir à Vientiane (Laos) en fin d'année.
Selon l'article II de la Convention, « le terme arme à sous-munitions désigne une munition classique conçue pour disperser ou libérer des sous-munitions explosives dont chacune pèse moins de 20 kilogrammes, et comprend ces sous-munitions explosives ».
Tirées par des pièces d'artillerie ou larguées par des avions, les bombes à sous-munitions renferment un grand nombre d'armes explosives de petite taille -des sous-munitions- qui se répandent dans un rayon de 10 à 50 mètres. Parce que leur taux de défaillance est élevé, elle constituent une menace pour les civils des mois et des années après la fin d'un conflit, principalement pour les enfants, qui les prennent pour des jouets.
La Convention fixe des délais stricts pour la destruction des stocks d'armes à sous-munitions et le nettoyage des terrains parsemés de ces engins de mort. Elle prévoit aussi des allocations pour les victimes et les villages touchés.
D'après Handicap International, 75 pays possédaient des stocks totalisant quatre milliards de sous-munitions fin 2008, les Etats-Unis disposant à eux seuls d'un quart du total. L'ONG, qui a recueilli des données détaillées sur près de 14.000 victimes de ces armes dans au moins 25 pays, affirme que 98% des victimes sont des civils et 27% des enfants.
La Russie, la Chine, les Etats-Unis, et de gros utilisateurs comme l'Inde, le Pakistan et Israël, refusent de les détruire, arguant de leur efficacité en termes militaires.
Sources : ONU/AFP