Chômage endémique, récurrence des catastrophes naturelles, écosystèmes en péril et crise de l’économie mondiale ne font pas simplement la une des journaux du monde entier. Ce sont-là quelques-uns des défis économiques et environnementaux les plus pressants débattus chaque année par l'Assemblée générale des Nations Unies lors de la partie principale de sa session.
« La
Deuxième Commission doit affirmer son leadership dans l’élaboration d’approches
cohérentes et coordonnées tant aux niveaux national qu’international et ce,
afin de briser le cercle vicieux formé par une faible croissance économique, la
montée du chômage et la fragilité du secteur financier », a déclaré le
Représentant permanent du Guyana, George Talbot, Président en exercice de la
Commission dans son allocution d’ouverture du débat général de la « Deuxième
».
« Nous
devons envisager la refonte des politiques de lutte contre la pauvreté et promouvoir
la création d’emplois, de même qu’un changement structurel afin de sécuriser un
avenir durable pour tous », a-t-il ajouté.
M. Talbot
présidait cet automne un organisme dont le travail a gagné en complexité et en
envergure au fil des années, car des questions aussi diverses que la dette
souveraine, l'éradication de la pauvreté, les changements climatiques,
l'énergie, la situation des pays sans littoral ou encore les technologies de
l'information et de la communication (TIC) sont maintenant inscrites à son
ordre du jour.
Si les liens
entre ces points ne sont pas immédiatement évidents, ils ont tous en commun
d’avoir un impact significatif sur l'économie et le travail de la Deuxième
Commission est de proposer de nouveaux cadres de travail et lignes directrices
susceptibles d’orienter les efforts des États Membres.
Au cours des
deux mois que durent ses travaux, la Commission, dont les délibérations suivent
immédiatement le débat général de l'Assemblée, adoptent des projets de résolutionet de décision sur la base de rapports d'experts, d'agences onusiennes et
autres organisations internationales, avant de les renvoyer devant la plénière
pour approbation finale.
« Après tous
les discours prononcés à l'Assemblée générale, il est intéressant de voir
comment les États Membres abordent dans le détail les différentes questions à
l’ordre du jour. Parfois, ces discussions peuvent sembler dépourvues d’enjeux
véritables, mais c'est bel et bien là que le travail se fait », assure un
attaché de presse des Nations Unies qui a couvert cette année les séances
publiques de la Deuxième Commission, dont une partie importante des travaux se
déroulent également en consultations à huis clos.
En 2012, la
Commission s'est prononcée sur 36 projets de résolution, dont cinq à l’issue
d’un vote. L’un des sujets qui a dominé les débats est la préparation de
l'après-2015, date que s’était fixée, lors du Sommet mondial de 2000, la
communauté internationale pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement
(OMD).
Dans cette perspective, les États Membres sont désormais tenus de concevoir et
mettre en uvre des politiques favorisant non seulement la prospérité économique
et la réduction de la pauvreté, mais aussi la protection de l'environnement,
l'inclusion sociale et l’égalité.
Début juin,
la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio +20), qui
s’est tenu au Brésil, a posé les grandes lignes directrices de ce débat, que la
Deuxième Commission est chargée de formaliser. Au cours de cette session, les
délégations ont régulièrement fait référence au document final de Rio+20 –
L'avenir que nous voulons –, qui réaffirme leur engagement politique en faveur
du développement durable et fixe les objectifs communs qu’ils devront réaliser
à compter de 2015.
Nombre des
propositions issues de ce document final ont déjà été validées en Deuxième
Commission et en plénière cet automne, dont des textes sur l’inversion du
processus de désertification, de dégradation des sols et de sécheresse ; la
promotion du tourisme écologique comme instrument de lutte contre la pauvreté
et la protection de l'environnement ; et la prévention et la préparation aux
catastrophes naturelles.
En outre, un
document a été adopté cette année, qui appelle à la promotion des sources
d'énergie renouvelables et innovantes– une question clé pour le Secrétaire
général Ban Ki-moon, auteur d’une Initiative sur l’énergie durable pour
tous.
Avec 2030
pour date-butoir, l'objectif est d’universaliser l’accès à des sources
d’énergie propres et modernes, d’améliorer l'efficacité énergétique et de
doubler la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique
mondial.
« La
Commission a pris des décisions historiques qui ont contribué à prévenir des
crises, à inspirer des changements visionnaires et à mettre le monde sur le
chemin de la viabilité », s’est félicité le Secrétaire général adjoint aux
affaires économiques et sociales, Wu Hongbo, lors de la séance publique
inaugurale de cette session.
« Alors que
nous sommes toujours confrontés à de multiples défis, nous avons besoin, avant
toute chose, de leadership et d’engagement continus. Les choix que nous faisons
aujourd'hui façonneront le programme de développement des Nations Unies pour la
génération suivante ».
Les
activités onusiennes en faveur du développement sont une question clé pour la
Commission, le système des Nations Unies s'efforçant de répondre aux besoins et
priorités des pays en développement sur la base du concept d’appropriation
nationale, à trois ans de l’échéance de 2015.
Les huit OMD
sont des cibles précises à atteindre en matière de réduction de la pauvreté,
d'éducation, de parité, de santé maternelle et infantile, d’environnement, de
lutte contre le VIH/sida et de partenariat mondial en faveur du
développement.
« Nous nous
en remettons à l'Assemblée générale et à la Deuxième Commission pour nous
présenter une résolution qui reflète véritablement les problèmes de
développement, les opportunités et les solutions possibles de notre temps », a
déclaré le Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Jan Eliasson, au cours d’une des
réunions de cet organe.
« Les
Nations Unies aident des millions de gens et les populations pauvres à travers
le monde », a rappelé le numéro 2 de l’ONU aux États Membres. « Nous devons
maintenant redoubler d’efforts à cette fin et placer les êtres humains au coeur
de notre travail ».
Source : ONU
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