Kadidiatou HAMA
« La mise en liberté provisoire de 14 détenus liés à la crise
post-électorale constitue une étape majeure dans le processus de réconciliation
nationale et un acte déterminant dans la construction d’une justice équitable
en Côte d’Ivoire», a déclaré le 7 août Doudou Diène, Expert indépendant sur la
situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. Ces détenus ont été libérés
cette semaine par la chambre d’accusation du tribunal d’Abidjan, après deux ans
de détention.
Cette
mise en liberté provisoire, qui est en conformité avec les normes du droit
international des droits de l’Homme, répond à une recommandation centrale, tant
de l’Expert Indépendant que de plusieurs rapports d’enquête sur les droits de
l’Homme en Côte d’Ivoire par les Nations Unies, ainsi que par des organisations
non gouvernementales nationales, régionales et internationales.
Au
cours de la présentation de son rapport au Conseil des droits de l’Homme en
juin 2013, l’Expert avait appelé les autorités ivoiriennes à procéder au
jugement des détenus proches de l’ancien Président Laurent Gbagbo ou de les
libérer. Monsieur Diène, qui a visité ces détenus au cours de ses missions dans
le pays, a insisté sur la nécessité de l’équité de la justice dans le processus
de réconciliation nationale et de la reconstruction démocratique en Côte
d’Ivoire. «
Une justice équitable et impartiale constitue une garantie solide pour la
reconstruction démocratique, la promotion des droits de l’Homme et la
réconciliation nationale », a déclaré l’Expert.
«
J’espère que la libération provisoire des détenus, qui traduit l’équité de la
justice, s’inscrira dans une dynamique irréversible de réconciliation
nationale, et aussi s’accompagnera de mesures emblématiques pour donner sens et
substance à la lutte contre l’impunité », a-t-il souligné tout en souhaitant que
les autorités ivoiriennes prennent des étapes concrètes dans la mise en oeuvre du processus de
réconciliation
nationale. Monsieur
Diène invite, par ailleurs, les autorités ivoiriennes à trouver une juste
adéquation entre la nécessité de respecter les droits des détenus et les droits
des victimes. « Ce geste d’ouverture des autorités devra aussi tenir compte des
droits de toutes les victimes de la crise post-électorale; notamment par la
poursuite équitable des procédures judiciaires en cours et la mise en oeuvre d’une politique de réparation indispensable
au processus de réconciliation nationale ».
Source
: ONU
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