25 juin 2016

ACTU : La Colombie et les FARC signent un accord de cessez-le-feu historique

Catherine MAIA

La Colombie, représentée par son Président Juan Manuel Santos et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), représentée par son chef Timoleon Jimenez, ont signé le 23 juin un accord historique sur un prochain cessez-le-feu définitif et sur le désarmement de la rébellion.

Cet accord a été signé lors d’une cérémonie officielle à La Havane (Cuba), où se tiennent depuis 2012 les négociations de paix. Bien que qu’il ne comporte pas de date précise, il devra entrer en vigueur dès la signature prochaine d’un accord de paix.

« Aujourd'hui, le processus de paix colombien valide la persévérance de tous ceux dans le monde qui travaillent pour mettre fin à un conflit violent, non pas par la destruction de l'adversaire, mais par la recherche patiente du compromis », a déclaré M. Ban lors de la cérémonie de signature. Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Mogens Lykketoft, et le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juin, le Représentant permanent de la France, François Delattre, étaient également présents.

Le Secrétaire général a salué les équipes de négociateurs, « qui ont montré qu'il est possible d'arriver à la paix en respectant la dignité de tous ceux concernés ». Il a félicité également les Gouvernements de Cuba et de Norvège qui ont contribué à ce succès diplomatique venant mettre un terme à la plus vieille guérilla occidentale qui, depuis 1964, a fait 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Ban Ki-moon a estimé qu'il était désormais crucial de mobiliser « les personnes et les ressources nécessaires pour la surveillance et la vérification » de ce cessez-le-feu. « Nous savons que les pourparlers de paix se poursuivent et que des questions importantes ne sont pas encore réglées. Mais nous sommes convaincus que le succès d'aujourd'hui fournira un nouvel élan pour la dernière phase des négociations », a-t-il déclaré.

En marge de la cérémonie de signature, le Secrétaire général a eu des rencontres séparées avec le Président de Colombie, Juan Manuel Santos, et avec le commandant des FARC, Timoleon Jimenez, aussi appelé Timoshenko.

Avec ces deux responsables, M. Ban a discuté notamment des préparatifs pour le déploiement de la Mission des Nations Unies en Colombie, qui doit démarrer dès que l'accord de paix final sera signé.

Le Secrétaire général a également rencontré le Président du Venezuela, Nicolas Maduro, et a salué son pays pour le rôle joué dans le processus de paix colombien.

De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est félicité de la conclusion de cet accord « historique » de cessez-le-feu. Dans une déclaration de presse, les membres du Conseil ont salué « la détermination des parties » à parvenir à cet accord. Ils ont reconnu que cet accord de cessez-le-feu représente une « nouvelle étape importante en faveur d'un accord de paix final » pour mettre fin à 52 de conflit armé en Colombie et se sont déclarés résolus à appuyer l’application de cet accord de paix, conformément aux dispositions de la Résolution 2261 (2016).

L’ONU, qui a accepté en janvier de superviser le règlement final du conflit colombien, sera chargée de récupérer les armes de la guérilla des FARC et de les détruire une fois l’accord de paix signé avec le gouvernement.

Les Nations Unies « recevront la totalité de l’armement des FARC », indique l’accord de fin de conflit signé par les parties, qui prévoit un délai de 180 jours pour le désarmement de la guérilla à partir de la date de signature d’un accord de paix.

Reste la question de la modalité de ratification du futur accord de paix : le Président colombien Santos a toujours appelé de ses vœux un référendum, tandis que les FARC, qui exigeaient auparavant une Assemblée constituante, se sont déclarées récemment ouvertes à une consultation populaire. L’accord paraphé le 23 juin ne tranche pas directement cette question. Toutefois, les deux parties se sont engagées à respecter la décision de la Cour constitutionnelle, saisie d’une proposition de référendum par le Gouvernement.

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