Barthélémy COURMONT
Depuis la fin de la Guerre froide, les relations internationales se sont articulées autour d’une unipolarité de transition, qui a ouvert la voie à une multitude d’interprétations quant au rééquilibrage géopolitique. En parallèle à ces réflexions, les certitudes de la fin de la bipolarité ont rapidement laissé place à un désenchantement dans le monde occidental, dont l’émergence de nouveaux conflits, le terrorisme transnational, la fracture Nord-Sud ou les mouvements contestataires furent les principaux symptômes. Le système-monde consacré après la disparition de l’Union soviétique devint ainsi la cible de toutes les critiques autant que de toutes les convoitises. Et loin d’apaiser les tensions et d’engendrer un progrès à échelle mondiale, il accentua les fractures. Dans le même temps, l’émergence de nouveaux pôles de puissance, le rééquilibrage de l’économie internationale, le retour des nationalismes et d’un réalisme très prononcé dans la gestion des affaires mondiales se sont peu à peu cristallisés, au point de provoquer de nouvelles instabilités et un grand écart.
La relation Pékin-Washington, qui s’est affirmée comme une compétition de puissance, est au cœur de ce grand écart. Un écart stratégique qui pousse les plus nostalgiques à évoquer le retour de la Guerre froide, à tort ou à raison. Un écart idéologique qui questionne sur les compatibilités. Mais surtout un écart dans les trajectoires prises par ces deux pays depuis trois décennies. Si les États-Unis ont multiplié les revers et accumulé les paradoxes, la Chine a su peu à peu accaparer le système-monde et pourrait en redéfinir les règles.
Derrière cette compétition à grande échelle et ses multiples avatars, c’est l’avenir des relations internationales qui se joue. Avec plusieurs options, du maintien de l’unipolarité au retour de la bipolarité, en passant par la multipolarité ou même l’apolarité – l’absence de puissance dominante et responsable – qui offrent des caractéristiques aussi différentes qu’irréconciliables. Paradoxalement, jamais le monde ne fut réuni sous un même toit, celui d’une mondialisation née des cendres de la Guerre froide, et rarement il fut aussi divisé.
1989, de Tiananmen à Berlin : trente ans pour défaire le monde
« Occidentalisation totale ou nationalisme ? »
Accords historiques et désaccords pour l’histoire
« It’s (not only) the economy, stupid! »
Piège de Thucydide contre soft power
Écarts culturels et choc des civilisations
Des ennemis qui se parlent, des alliés qui se détestent
Géopolitique des axes
Puissance globale ou puissance partielle ?
Guerre des fake news et conséquences
Deux rêves qui s’affrontent
Pandémie mondiale et réponses nationales
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire