La République de Guinée vient de s’enliser davantage dans la crise sociale, économique et politique qui la caractérise depuis pratiquement son accession à la souveraineté internationale.
Elle est, en réalité, toujours gouvernée par feu Sékou Touré qui, non content d’avoir maintenu cette nation dans la misère, l’a aussi plongée dans une confrontation interethnique à vie.
Malgré ses immenses ressources naturelles, les populations guinéennes sont, encore en 2009, privées d’eau, d’électricité et d’autres infrastructures dites de première nécessité.
Sur le plan politique, il faut noter que le multipartisme invoqué de part et d’autre n’a jamais existé. Le système guinéen n’est pas pluraliste mais plutôt militaire et dictatorial.
C’est toujours les mécanismes de gouvernance instaurés par Sékou Touré qui y sont en vigueur. L’opposition y est divisée. La société civile se transforme de plus en plus en partis politiques. L’équilibre entre les pouvoirs est impensable et le « dauphinat » constitutionnel a toujours été une farce.
Cela est d’autant plus vrai que le Président de l’Assemblée Nationale aurait dû succéder au Président Conté qu’on savait déjà malade, condamné et frappé d’incapacité totale à gouverner depuis fort longtemps. Cette vacance définitive du pouvoir aurait dû être constatée afin que les conséquences juridiques en soient constatées par l’autorité judiciaire compétente.
Dans pareille situation, où la société est prise au piége et se trouve dans un désarroi total, l’armée s’impose comme le dernier rempart. C’est ce qui s’est produit à partir du 22 décembre 2008, lorsqu’on s’est résigné à rendre officiel le décès de Lansana Conté .
Face à cette nouvelle donne, la communauté internationale a réagi diversement. Certains, comme l’Union Européenne et les Etats-Unis, ont condamné la rupture du jeu constitutionnel. D’autres, à l’image de l’Union Africaine ont à la fois condamné et suspendu la Guinée de toute activité au sein de ses instances.
Mais, en plus de tous ces agissements, la question reste posée de savoir ce qu’il y a réellement lieu de faire pour faire face la crise guinéenne, d’autant qu’elle se situe au-delà d’un simple forcing militaire qui était manifestement prévisible et inévitable et dont on peut d’ailleurs dire qu’il a dû nécessairement recevoir la bénédiction du défunt Président Conté.
Une réaction responsable, coordonnée et ciblée de la communauté internationale doit se faire dans les meilleurs délais. Cette réaction ne sera pas destinée à combattre les putchistes ou à aider les guinéens à se nourrir.
Mais elle doit être motivée par l’impérieuse nécessité de contenir cette crise à l’intérieur des frontières guinéennes pour éviter un embrasement de la sous-région ouest africaine en cas d’implosion compte tenu de la position géopolitique et stratégique de la Guinée.
En effet, il faut avoir conscience que ce pays est écartelé entre le Mano River qui inclut la Sierra Leone, et le Libéria entre autres ,qui sont des Etats dans une situation de post-conflit ,et la zone de la Sénégambie qui réunit notamment le Sénégal, la Guinée Bissau et la Gambie et qui est également paralysée par la crise sénégalaise en Casamance ainsi que l’instabilité politico militaire en Guinée Bissau. La moindre implosion en Guinée devrait inéluctablement faire resurgir les vieux démons dans cet espace et menacer encore davantage la paix et la sécurité internationales en Afrique de l’Ouest.
Commentaires
Et même s’il a dit en être désolé en ce qui le concerne, très, très désolé,
Il faudrait sans délai entamer une procédure afin de le faire destituer
Plutôt que feindre d’espérer, demain ou après-demain, le voir évoluer.
Ayant débuté assez festive pour finir vite dans la tragédie, elle est bien celle
De femmes, d’hommes et d’enfants qui avaient souhaité rallier le Terrain des Jeux.
Au Capitaine, Président auto-promu, ils voulaient, là-bas, rappeler le seul vrai enjeu :
Devient Président en pays libre celui-là même qui, par la majorité des citoyens, est élu
Et non avec des galons même si à une camarilla, l’heur de plaire et de complaire il a eu.
Contre les manifestants, le Capitaine n’hésite pas un instant à faire donner l’artillerie lourde
Preuve qu’il commettrait pires crimes encore si, à ses concitoyens, répugnaient ses bourdes.
Des personnes par ses soudards drogués et avinés sont aussitôt violées, volées et massacrées.
À l’aune d’une journée, ses sbires auront fait pire que ceux des anciens chefs du pays exécrés.
Il en est, pour solde de tout compte, désolé,
Le Capitaine, Président auto-promu, voyez-vous !
Apprenti poète, j’en suis, moi, par la colère interpellé !
Je ne suis pas friand des images tant prisées sur la Toile par certains,
Et, je me détourne toujours de celles à la télé exhibant les horreurs de la Planète
Aussi bien celles occasionnées par les éléments déchaînés que par leurs complices humains.
Tranchant mécaniquement à propos de tout et de rien, à chaud
Par sa parole décousue fustigeant, humiliant, sans s’interrompre,
Se faisant par conséquent applaudir plusieurs fois à tout rompre,
Devant l’effroi de quelque Entrepreneur jugé pas du tout scrupuleux
Ou le désarroi d’un Collaborateur à vrai dire un Serviteur peureux,
Après l’avoir vu, tel le Roi Soleil, recevoir du fond de son lit
Et brandir, peut-être à l’envers, un livre que, prétendument, il lit
Un écrit à forte probabilité de relent sectaire : "La pensée positive",
J’ai pris la possible mesure de son action, à tout parier, négative.
Révolté que des ambassadeurs lui aient remis des lettres de créance
Et qu’affairistes de tous bords, pour obtenir des concessions minières
Ou pour les conserver, s’abaissent à maintenir leur piètre allégeance
Au mépris des règles les plus simples de l’art et des bonnes manières.
Je lui réponds : je suis attristé.
Je suis blessé.
Je suis chagriné.
Je suis consterné.
Je suis déchiré.
Je suis écœuré.
Je suis éploré
Je suis éprouvé.
Je suis mortifié.
Plus que jamais, moi, je suis navré.
Puissent-elles me procurer beaucoup de force et de lucidité seulement
Pour pouvoir témoigner en direct des multiples horreurs du moment,
Retracer, de la généalogie des familles sacrifiées, les moindres branches,
Imaginer surtout pour les petits Guinéens des histoires à lire et à relire
Des poèmes, des contes et des légendes qui leur redonneront le sourire
Qui ne raconteront pas des flots de larmes et des torrents de sang qui coulent
Mais du miel et du lait qui, partout sauf dans les caniveaux, s’écoulent
Quand ils sont déversés par des producteurs de pays riches excédés
De ne pas voir tous leurs gains bien acquis, à leur juste hauteur, rétrocédés.
Des récits pleins de miel et du lait pour les enfants en aide à leurs mères
Avec aussi des rivières qui charrient des engrais pour fertiliser les terres !
Je suis, au choix
Ou tout à la fois :
Accablé, affligé, bouleversé, brisé, effondré, éploré, endeuillé,
horrifié, peiné, sidéré, stupéfié !
Soit, pour chacun des joueurs de foot d’une équipe guinéenne, un état d’âme
Dû à la barbarie de la répression militaire particulière à l’égard des dames.
Avec les seules armes qui sont les miennes, les mots,
À mettre des noms exacts sur nos petits et grands maux
À guerroyer contre toutes les brutalités faites hommes.
S’ils méritent toujours et encore qu’ainsi on les nomme,
Les monstres ayant en cette "matrie" dénommée la Guinée
C’est-à-dire la femme par qui eux-mêmes en principe sont nés
Violenté, humilié des femmes dans un stade plein comme un œuf
En cette date désormais triplement symbolique du 28 septembre 2009.
C’est l’unique mesure d’empathie à sa disposition face à l’horrible nombre de décès.
En quelle matière, donc, sont faites les lunettes de ce chanteur pour que Dadis Camara continue de trouver quelque grâce à ses yeux ?
Décidément, l’obsession de l’Occident (dont on sait par ailleurs bien profiter de l’asile, du confort de paix, de liberté et de promotion personnelle) continue de faire des ravages dans les cerveaux !
Africains, serions-nous, par un ADN quelconque, condamnés à commencer toujours inspirés, parfois même bien, pour inévitablement finir inconséquents, hallucinés et cruels ? Si j’établissais une liste, elle serait longue, hélas, parmi les « artistes » et les « élites » !
La question n’est plus de savoir dire NON en public à l’Occident, à l’Orient ou au Globe entier mais OUI en public et en privé à l’Afrique en y conformant sans faillir ses paroles et ses actes.
Ressaisis-toi, Ticken ! Beaucoup de personnes, dans le monde, ont pour toi de l’admiration, moi, je ne l’ai plus.
Mais, attention, le miroir aux alouettes grise et carbonise ! Remuer sept fois sa langue dans la bouche avant de parler est plutôt un signe de sagesse. Se garder de passer pour un prescripteur en est un autre. Personne n’est obligé d’avoir une opinion sur tous les sujets. Mais quand on a « le privilège », comme toi, d’approcher les parjures et les tyrans, le plus courageux serait de faire en sorte qu’ils se découvrent, se lèvent et marchent pour que le sang humain dont ils se sont repus leur rompe les veines.
Faire croire à Dadis Camara (le monde entier l’aura enfin découvert) qu’il est outillé pour procurer la paix et le bonheur aux Guinéens et aux Africains, c’est endosser une lourde responsabilité devant l’histoire et, pire que tout, prolonger le calvaire des Guinéens !
Je ne te dis pas merci !
http://gestion-des-risques-intercul...
Cordialement,
BP
Acrostiches, calligrammes, haïkus, vers libres, vers rimés de façon riche et variée... servent d’écrins à des pépites thématiques portant aussi bien sur l’état du monde (en passant de toute évidence par la Guinée, par d’autres pays d’Afrique et par la France) que sur l’Identité Nationale, la Musique, l’Écriture, la Beauté et l’Amour...
Menacent les affres de la Solitude.
Du papier blanc sous les yeux de mon vague à l’âme.
Entre les doigts, de mon marabout, le célèbre calame…"
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Mes vers m’ont donné des aigreurs.
Mes adverbes ont souffert de flatulences
Mes adjectifs de coliques néphrétiques…"
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Avec les seules armes qui sont les miennes, les mots,
À mettre des noms exacts sur nos petits et grands maux…"
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Fauchent les sabres, rougissent les sables.
Les têtes tombent. Les tombes s’ouvrent et se referment.
Il retombe des corps sur les pierres tombales…"
***
L’état dans lequel t’as mis le monde ?
Suicidaire, il est, ton projet immonde !…
(...)
Au fond de l’abominable et immense tombe
Que tu n’imagines pas être en train de creuser,
Il y a des risques qu’avec tout ton attirail bientôt tu tombes.
Non ! Tu ne disparaîtras même pas dans ce profond gouffre.
T’as assez amassé de mines anti-personnels et de pains de TNT
Pour, avec les tiens et tous tes voisins, dans le ciel plutôt sauter !"
***
Un quart ou un demi-siècle avant eux,
Hé bien, ils s’en fichent, ils s’en contrefichent !
Nés plus tard, ils ont la bonne couleur de cheveux
Et leur identité à eux, ils l’ont sans coup férir héritée
Comme d’ailleurs très bien indiqué sur leur fiche !..."
***
Mes doigts ruisselant d’affection
Auraient sillonné chaque parcelle
Et chaque repli de ton corps,
Pétri ton cœur et ton âme
Et, par mille et un attouchements enflammés
T’auraient fixée pour l’éternité.
Même si tes autres admirateurs auraient
Du tableau indûment profité.
(...)
(...) Fait de couleurs et de lumières,
Ton beau profil arc-en-ciel
Aurait été aspiré par Dieu concupiscent et jaloux.
***
Il avoue de toute façon, dès le prologue, que son bonheur sera complet si – et seulement si –, quelques-unes d’entre lesdites paroles, arrangées musicalement par un professionnel, sont un jour fredonnées, tels ces airs qui hantent les oreilles des mélomanes, longtemps après les avoir taquinées pour la première fois.
Et, dans l’épilogue, c’est la Déesse Poésie elle-même qu’il interpelle pour savoir s’il est, tout compte fait, un... poète !
Aux lecteurs, bien sûr, le droit d’en décider.
Ledit hebdo a, hélas, perdu en 2008 un des deux rédacteurs en chef, à mes côtés, quand j’ai recueilli sur dictaphone les propos de celui que l’on ne pouvait pas encore – et peut-être même pas du tout – estimer le mieux placé pour devenir un jour le Président de la République de Guinée. Ce, malgré son activisme tous azimuts d’ancien responsable syndicaliste de la FEANF (Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France). La Grande Faucheuse, il faut le dire, n’avait pas, en ce temps-là, si douloureusement et si massivement exprimé "ces suffrages" ayant réduit le personnel engagé dans la bataille politique qui pour une Guinée nouvelle qui pour une autre Guinée.
Ayant réalisé avec bonheur que le son et l’écrit, bien conservés, restent, il m’a semblé intéressant de publier in extenso, aujourd’hui plutôt qu’un autre jour, une interview qui pourrait permettre de focaliser l’attention sur la gestion politique mise en œuvre à Conakry depuis décembre 2010. Un texte qui aiderait, il faut l’espérer, à émettre un début d’évaluation sinon de jugement définitif sur la nouvelle "gouvernance".
Libres, après, sont les Guinéens, à commencer par "le Premier" d’entre eux, le désormais Président de la Guinée, Alpha Condé, de voir la conformité ou la non-conformité de ses paroles et de ses actes et de mesurer le chemin parcouru de l’opposition au pouvoir. Pour mémoire, il a été élu au terme d’un second tour retardé de plus de quatre mois par 52,5% contre 47,4% ( !) des électeurs guinéens. Après n’en avoir engrangé que 18,25% au premier tour face à son adversaire principal Cellou Dalein Diallo qui, lui, en avait recueilli 44% en pole position devant 24 candidats !...
À lui en premier, c’est-à-dire au Président élu, je tends donc cette sorte de miroir. Mais c’est bien à tous les Guinéens que j’offre ce qui pourrait constituer un canevas de réflexion sur le devenir – vraiment démocratique ? – de la Guinée en m’empressant de rappeler la seule ligne conductrice du moindre de mes écrits à ceux qui l’ignoreraient ou qui m’auraient lu et oublié. Ladite ligne, c’est l’envie que la Guinée soit enfin aiguillée sur les rails du développement et du bonheur et, plus que tout, le souhait qu’elle demeure une Guinée où tous les Guinéens sont le Guinéen. Comme tous les Hommes sont l’Homme pour peu que l’on fasse siens les vœux d’un des plus grands poètes et parlementaires français de tous les temps.
Faudrait-il y voir la manifestation de l’autre syndrome typiquement, "génétiquement ( !)" guinéen ? À savoir : être ce pays où les hommes politiques nouveaux, souvent anciennes victimes du pouvoir, deviennent vite des clones de bourreaux, frappés tant qu’ils sont de l’incapacité caractéristique à recourir au savoir et au savoir-faire des "éminences grises" parmi leurs compatriotes. Ils préfèrent rayonner avec force bagues, gourmettes, boubous empesés parce que richement brodés et babouches non moins ostentatoires sur une pléthore de médiocres courtisans, accourus de tous les pays. Le premier syndrome guinéen ? Je rappelle avoir osé le "diagnostiquer" dans une interview accordée à l’Observateur guinéen : « Être frappé du syndrome guinéen ? C’est, pour un dirigeant politique, présider aux destinées de populations parmi les plus pacifiques (...), dans un pays disposant de potentialités immenses, abritant de surcroît le Château d’eau de l’Afrique, et se complaire d’en faire l’un des pays les moins avancés de la planète ! »
Suggérez des pistes de sortie de crise puisque crise il y a, en effet, au pays d’Alpha Condé où les élections législatives qui auraient dû être organisées six mois seulement après la prestation de serment du Président élu ont été programmées à retardement et, finalement, reportées sine die.
À vivre et/ou à lire, à voir et/ou à entendre tout ce qui fait le quotidien de l’ex-pays d’Ahmed Sékou Touré, de Lansana Conté et de Dadis Camara, l’on ne peut s’empêcher d’estimer que crise grave, sinon chronique, il y a ! Et, à examiner, juste, la galerie de portraits des présidents guinéens, à nulle autre pareille, ne conviendrait-il pas de s’interroger sur la probable existence d’un foyer de contamination redoutable, "Sékoutoureya", peut-être ? N’y aurait-il pas, en somme, une sorte de fatalité de la quadrature du cercle du pouvoir guinéen sans aucun moyen d’y circonvenir de façon démocratique ? Ce qui expliquerait que soit une gageure, pour tout autre homme ou femme d’État, la simple réussite du minimum politique : à savoir ne pas ressembler aux précédents fossoyeurs de la Guinée !...
Aux Guinéennes et aux Guinéens mais aussi à tous les Amis de la Guinée de tenter d’y répondre, à la lecture de cette interview qui, à tous égards, n’a rien perdu de sa fraîcheur !