Jean-Marie COLLIN
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté le 2 mars, à l'unanimité de ses 15 membres, la Résolution 2270 durcissant le régime de sanctions en vigueur contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté le 2 mars, à l'unanimité de ses 15 membres, la Résolution 2270 durcissant le régime de sanctions en vigueur contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
Le Conseil rappelle également que la Corée du Nord a
violé continuellement les résolutions du Conseil en effectuant des tirs répétés
de missiles balistiques en 2014 et en 2015, ainsi qu'en procédant en 2015 à un
test sous-marin d'éjection de missile balistique.
En conséquence, le Conseil décide d'étendre le régime de
sanctions contre la RPDC, notamment en interdisant au pays d'exporter du
charbon, du fer, du minerai de fer, de l'or, des minerais titanifères, des
minerais vanadifères et des minéraux de terres rares.
Les membres du Conseil décident, en outre, que tous les
Etats doivent empêcher la vente ou la fourniture à la RPDC de « carburant
aviation, y compris l'essence avion, le carburéacteur à coupe naphta, le
carburéacteur de type kérosène et le propergol à base de kérosène ».
Par ailleurs, le Conseil décide que tous les États
doivent faire inspecter toutes les cargaisons « se trouvant sur leur territoire
ou transitant par celui-ci, y compris sur leurs aéroports, leurs ports
maritimes et dans leurs zones de libre-échange, qui sont en provenance ou à
destination » de la RPDC. La résolution interdit également aux États membres de
fournir au titre d'un contrat de location ou d'affrètement des navires ou
aéronefs à la RPDC, ainsi que des services d'équipage.
Le Conseil décide, de plus, que tous les États membres
doivent interdire l'entrée dans leurs ports à tout navire s'ils sont en
possession d'informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ce
navire « est la propriété ou est sous le contrôle, directement ou
indirectement, d'une personne ou entité désignée, ou contient une cargaison
dont la fourniture, la vente, le transfert ou l'exportation est interdite » par
les résolutions du Conseil.
Sur le plan financier, la résolution du Conseil étend le
gel des avoirs à l'ensemble des fonds, autres avoirs financiers et ressources
économiques se trouvant hors de la RPDC en la possession ou sous le contrôle
d'entités relevant du gouvernement du pays ou du Parti des travailleurs de
Corée.
Le Conseil décide encore que les États doivent interdire
l'ouverture et le fonctionnement, sur leur territoire, de nouvelles agences ou
filiales bancaires de la RPDC. Il décide également que les Etats doivent
interdire aux institutions financières présentes sur leur territoire ou
relevant de leur juridiction d'établir de nouvelles coentreprises ou de prendre
une part de capital dans des banques relevant de la RPDC. Les États sont
ainsi sommés par Conseil de fermer les agences ou filiales bancaires de la RPDC
existantes et de mettre fin à toute prise de part de capital les concernant
dans les 90 jours à compter de l'adoption de la résolution.
Concernant l'embargo sur les armes auquel est soumis la
RPDC, la résolution du Conseil étend cet embargo aux armes légères et de petit
calibre. La résolution du Conseil ajoute également une disposition interdisant
le transfert à la RPDC de tout article, à l'exception des produits alimentaires
et des médicaments, si l'État détermine que cet article pourrait contribuer
directement au développement des capacités opérationnelles des forces armées de
la Corée du Nord.
Le Conseil décide d'autre part que, si un État membre
détermine qu'un diplomate, un représentant du gouvernement de la RPDC ou un
autre ressortissant de ce pays contribue au contournement des sanctions du
Conseil ou à la violation de ses résolutions, il a l'obligation d'expulser
cette personne de son territoire aux fins de son rapatriement en RPDC.
Réagissant à l'adoption de cette résolution par le
Conseil, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s'est quant à
lui félicité du durcissement du régime des sanctions imposées à la RPDC.
« L'action unanime prise aujourd'hui par le Conseil de
sécurité a envoyé un message clair à la RPDC pour qu'elle respecte à nouveau
pleinement ses obligations internationales », a déclaré le chef de l'ONU dans
un communiqué de presse publié par son porte-parole.
Le Secrétaire général a exhorté la RPDC à se conformer à
cette nouvelle résolution et a demandé à tous les États membres de veiller à sa
mise en œuvre. « Cette réponse ferme par le Conseil de sécurité devrait
mettre fin au cycle de provocation et conduire à la reprise du dialogue,
conformément à la vision unifiée de la communauté internationale », a poursuivi
M. Ban, tout en réaffirmant son engagement à travailler avec toutes les parties
pour réduire les tensions et parvenir à une dénucléarisation vérifiable de la
péninsule coréenne.
Rappelant le rôle crucial de l'aide internationale pour
des millions d'habitants du pays, le Secrétaire général a, par ailleurs, appelé
la RPDC à faire davantage pour son peuple. « Une véritable amélioration
dans le domaine des droits de l'Homme est une condition nécessaire à la
sécurité et la stabilité à long terme », a estimé M. Ban.
La décision du Conseil de sécurité de durcir les
sanctions est intervenue au lendemain de l'annonce par la RPDC de son retrait
du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, qui est basé à Genève.
De son côté, l’Union européenne, qui a accueilli
favorablement la Résolution 2270 du Conseil de sécurité, a approuvé le 4 mars, à
l’unanimité de ses 28 Etats membres, une nouvelle série de sanctions contre la
Corée du Nord, visant à la fois des entreprises et des particuliers.
Réagissant à ces nouvelles sanctions, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a ordonné à son armée, le 4 mars, de se tenir prête à utiliser son arsenal nucléaire de manière préventive face aux menaces croissantes de ses ennemis, rapportent les médias officiels. Ce n’est pas la première fois que la Corée du Nord, connue pour sa rhétorique belliqueuse, menace ses « ennemis » sud-coréens et américains d'attaques préventives. Si les experts doutent de sa capacité à tirer des missiles balistiques équipés de têtes nucléaires miniaturisées pouvant atteindre les États-Unis, elle pourrait en revanche tirer sur la Corée du Sud ou le Japon.
Réagissant à ces nouvelles sanctions, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a ordonné à son armée, le 4 mars, de se tenir prête à utiliser son arsenal nucléaire de manière préventive face aux menaces croissantes de ses ennemis, rapportent les médias officiels. Ce n’est pas la première fois que la Corée du Nord, connue pour sa rhétorique belliqueuse, menace ses « ennemis » sud-coréens et américains d'attaques préventives. Si les experts doutent de sa capacité à tirer des missiles balistiques équipés de têtes nucléaires miniaturisées pouvant atteindre les États-Unis, elle pourrait en revanche tirer sur la Corée du Sud ou le Japon.
Dès le 3 mars, Pyongyang avait répondu à l'adoption de la résolution
onusienne par plusieurs tirs de projectiles à courte portée en direction
de la mer, dont certains sont tombés jusqu'à 150 km de la côte. Selon KCNA, Kim Jong-un a demandé à son armée de renforcer
« qualitativement et quantitativement » son arsenal nucléaire
et de déployer ses missiles nucléaires « de manière à ce
qu'ils puissent être tirés à tout moment ». « Il est
maintenant temps de passer d'un mode d'autodéfense face à nos ennemis à
celui d'une attaque préventive au nom de la justice », a ajouté le
dirigeant nord-coréen, toujours d'après l'agence.
Source : ONU
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