Quelques heures après que les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont lancé des frappes aériennes contre des sites liés aux capacités d'armes chimiques du Gouvernement syrien, dans la nuit du 13 au 14 avril, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres a lancé un appel à la communauté internationale pour éviter les actions qui pourraient conduire à une escalade en Syrie.
Il a appelé les membres du Conseil de sécurité à s'unir et à exercer leur responsabilité collective principale en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, conformément à la Charte des Nations Unies. « Il y a une obligation, notamment en matière de paix et de sécurité, d'agir conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international en général. La Charte de l'ONU est très claire sur ces questions », a déclaré António Guterres. « Le Conseil de sécurité est le premier responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales et j'invite les membres du Conseil de sécurité à s'unir et à exercer cette responsabilité. J'exhorte tous les États membres à faire preuve de retenue dans ces circonstances dangereuses et à éviter tout acte qui pourrait aggraver la situation et les souffrances du peuple syrien ».
Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité le 14 avril, António Guterres a précisé que : « La Syrie représente aujourd'hui la menace la plus sérieuse pour la paix et la sécurité internationales », tout en réaffirmant « la nécessité d'éviter que la situation ne devienne incontrôlable ». « J'ai suivi de près les informations faisant état de frappes aériennes en Syrie menées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni », a déclaré le secrétaire général, notant que les trois États avait indiqué que leur objectif était de cibler les capacités d'armes chimiques du Gouvernement syrien et de décourager leur utilisation future.
Selon les informations disponibles, les frappes aériennes auraient été limitées à trois emplacements militaires à l'intérieur de la Syrie, a indiqué le chef de l’ONU. La première cible comprenait le Centre d'études et de recherches scientifiques syriennes à l'aéroport al-Mazzah de Damas, la seconde, une installation présumée de stockage d'armes chimiques à l'ouest de Homs, et le troisième, un présumé site de stockage d'armes chimiques et un poste de commandement, également près de Homs.
L'opération conjointe des États-Unis et de leurs alliés a, de fait, été justifiée, sous l'angle de la légitimité, comme une riposte proportionnée et ciblée au bombardement chimique imputé au régime syrien de la ville alors rebelle de Douma, le 7 avril, qui aurait causé la mort d’une cinquantaine de personnes et fait plusieurs centaines de blessés.
Après plusieurs jours d’incertitude, ponctués par les messages contradictoires publiés par le président des États-Unis, Donald Trump, sur son compte Twitter, l’armée de l’air américaine est passée à l’action, appuyée par des avions de combat français et britanniques. Au total, 105 missiles ont été lancé sur trois sites, en prenant soin d'éviter de toucher les forces russes, massivement présentes dans le pays.
Les bombardements de ces trois sites liés, selon le Pentagone, au programme d’armement non-conventionnel syrien, ont été accompagnés par une intervention télévisée de Donald Trump au cours de laquelle il a justifié l’objection de dissuasion de l’action des alliés : « Il y a un an, [le président syrien Bachar Al-]Assad a lancé une attaque sauvage aux armes chimiques contre son propre peuple. Les États-Unis ont réagi avec 58 frappes de missiles qui ont détruit 20 % de l’armée de l’air syrienne ». « Samedi [7 avril], le régime Assad a de nouveau déployé des armes chimiques pour massacrer des civils innocents », a poursuivi Donald Trump, qualifiant ces opérations de « crimes d’un monstre » qui ont rendu « nécessaire le rétablissement d’une puissante dissuasion contre la production, la dissémination et l’utilisation de substances chimiques ». « C’est d’un intérêt vital pour la sécurité nationale des États-Unis », a-t-il ajouté .
Selon les informations disponibles, les frappes aériennes auraient été limitées à trois emplacements militaires à l'intérieur de la Syrie, a indiqué le chef de l’ONU. La première cible comprenait le Centre d'études et de recherches scientifiques syriennes à l'aéroport al-Mazzah de Damas, la seconde, une installation présumée de stockage d'armes chimiques à l'ouest de Homs, et le troisième, un présumé site de stockage d'armes chimiques et un poste de commandement, également près de Homs.
L'opération conjointe des États-Unis et de leurs alliés a, de fait, été justifiée, sous l'angle de la légitimité, comme une riposte proportionnée et ciblée au bombardement chimique imputé au régime syrien de la ville alors rebelle de Douma, le 7 avril, qui aurait causé la mort d’une cinquantaine de personnes et fait plusieurs centaines de blessés.
Après plusieurs jours d’incertitude, ponctués par les messages contradictoires publiés par le président des États-Unis, Donald Trump, sur son compte Twitter, l’armée de l’air américaine est passée à l’action, appuyée par des avions de combat français et britanniques. Au total, 105 missiles ont été lancé sur trois sites, en prenant soin d'éviter de toucher les forces russes, massivement présentes dans le pays.
Les bombardements de ces trois sites liés, selon le Pentagone, au programme d’armement non-conventionnel syrien, ont été accompagnés par une intervention télévisée de Donald Trump au cours de laquelle il a justifié l’objection de dissuasion de l’action des alliés : « Il y a un an, [le président syrien Bachar Al-]Assad a lancé une attaque sauvage aux armes chimiques contre son propre peuple. Les États-Unis ont réagi avec 58 frappes de missiles qui ont détruit 20 % de l’armée de l’air syrienne ». « Samedi [7 avril], le régime Assad a de nouveau déployé des armes chimiques pour massacrer des civils innocents », a poursuivi Donald Trump, qualifiant ces opérations de « crimes d’un monstre » qui ont rendu « nécessaire le rétablissement d’une puissante dissuasion contre la production, la dissémination et l’utilisation de substances chimiques ». « C’est d’un intérêt vital pour la sécurité nationale des États-Unis », a-t-il ajouté .
António Guterres a précisé que le Gouvernement syrien avait annoncé une activité de réponse aux missiles sol-air, tandis que des sources américaines et russes ont indiqué qu'il n'y avait pas de victimes civiles. Toutefois, il a fait valoir qu’en l’état, l'ONU est incapable de vérifier de manière indépendante les détails de tous ces rapports.
Le secrétaire général a rappelé qu’il a exprimé à plusieurs reprises sa profonde déception devant le fait que le Conseil de sécurité n'ait pas réussi à se mettre d'accord sur un mécanisme dédié à la responsabilisation effective en matière d'utilisation d'armes chimiques en Syrie. « Toute utilisation d'armes chimiques est odieuse. La souffrance qu'elle cause est horrible », a-t-il affirmé, avant d’exhorter le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et à combler cette lacune. Selon lui, un manque de responsabilisation encourage ceux qui utiliseraient de telles armes en leur donnant l'assurance de l'impunité. De plus, cela affaiblit la norme interdisant l'utilisation d'armes chimiques et l'architecture internationale de désarmement et de non-prolifération dans son ensemble.
Par ailleurs, António Guterres a estimé que la gravité des récentes allégations d'utilisation d'armes chimiques à Douma nécessite une enquête approfondie faisant appel à une expertise impartiale, indépendante et professionnelle. En ce sens, il a réaffirmé son plein appui à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et à sa mission d'établissement des faits chargée de mener l'enquête requise, et a réitéré sa conviction selon laquelle seule une solution politique permettra de mettre un terme à la crise. « Nous devons trouver des moyens de progresser de manière crédible vers une solution politique réelle et crédible qui réponde aux aspirations du peuple syrien à la dignité et à la liberté, conformément à la Résolution 2254 et au communiqué de Genève », a-t-il conclu.
Si plusieurs alliés des États-Unis - dont Israël, le Canada et la Turquie - ont apporté leur soutien aux frappes occidentales, estimant qu'elles étaient justifiées, Damas a dénoncé une « agression barbare » et une « violation flagrante du droit international ». À Moscou, le président russe, Vladimir Poutine, a également condamné une attaque visant un Gouvernement légitime en lutte contre le terrorisme. Vladimir Poutine a ajouté que cette escalade des tensions aggravait la catastrophe humanitaire en Syrie, qu'elle était de nature à nuire aux relations internationales. De même, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a qualifié de « criminels » Donald Trump, Emmanuel Macron et Theresa May.
Lors de la réunion d'urgence du 14 avril, après la prise de parole des 15 représentants des États membres ainsi que l'ambassadeur de la Syrie, le Conseil de sécurité s'est prononcé sur un projet de résolution présenté par la Russie visant à condamner « les actions agressives des États-Unis et de leurs alliés » en Syrie. Le projet a recueilli trois voix pour (Russie, Chine, Bolivie), huit voix contre et quatre abstentions. Le projet de résolution n'a donc pas été adopté.
Justifiant ce projet de résolution, Vladimir Poutine a proclamé dans une déclaration que les frappes occidentales ont été menées « sans l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU, en violation de la Charte des Nations Unies, des normes et principes du droit international » et constituent « un acte d'agression à l'encontre d'un État souverain qui se trouve à l'avant-garde de la lutte contre le terrorisme ». « Les experts militaires russes qui se sont rendus sur les lieux de cet incident imaginaire n'ont trouvé aucune trace d'utilisation de chlore ou d'autre substance toxique. Aucun habitant local n'a confirmé d'attaque chimique », a ajouté Vladimir Poutine dans sa déclaration.
Selon lui, les Occidentaux ont démontré « un mépris cynique » à l'égard de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui doit débuter précisément le 14 avril son enquête dans la ville syrienne de Douma, en lançant « une action militaire sans attendre les conclusions de l'enquête ». « Par leurs actions, les États-Unis aggravent encore la catastrophe humanitaire en Syrie, apportent des souffrances à la population civile, favorisent les terroristes, qui tourmentent depuis sept ans le peuple syrien, et provoquent une nouvelle vague de réfugiés », a conclu le président russe.
De leur côté, la France, les États-Unis et le Royaume-Uni ont remis au Conseil de sécurité un projet de résolution sur la Syrie à plusieurs facettes : chimique, humanitaire et politique. Celui-ci inclut la création d'un nouveau mécanisme d'enquête sur l'emploi d'armes chimiques. Les négociations sur ce texte, rédigé par la France, doivent débuter le 16 avril.
Photo : ONU/Manuel Elias
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