Catherine MAIA
En adoptant le 28 avril la Résolution 2219 (2015) à l’unanimité de ses membres, le Conseil
de sécurité a décidé de maintenir les sanctions imposées à la Côte d’Ivoire
jusqu’au 30 avril 2016. Il proroge pour la même période l’embargo sur les
armes létales ainsi que le gel des avoirs financiers et l’interdiction de
voyager dont sont frappés certains individus dans le pays. Le
représentant de la Côte d’Ivoire a dit éprouver un « sentiment
mitigé » devant une résolution qui est identique en de nombreux points à
celle adoptée en 2014, et ce, malgré les « progrès indéniables »
accomplis entre-temps par son Gouvernement.
Par la présente résolution, le Conseil de sécurité, qui a
mis fin l’an dernier aux mesures interdisant l’importation par tout État de
tous diamants bruts provenant de la Côte d’Ivoire, se déclare
« préoccupé » par la poursuite de la contrebande de diamants bruts
ivoiriens. Il exhorte ainsi les autorités du pays à continuer de mettre en
œuvre rapidement et intégralement « une chaîne
d’approvisionnement légitime en vue de l’exportation de diamants bruts ».
Le Conseil engage vivement le Gouvernement ivoirien à
autoriser le Groupe d’experts et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire
(ONUCI) à avoir accès aux équipements faisant l’objet de dérogations au moment
de leur importation et avant qu’ils ne soient livrés aux utilisateurs
finals. À cette fin, il proroge jusqu’au 30 mai 2016 le mandat du Groupe
d’experts qui est chargé de recueillir et d’analyser toutes informations
pertinentes sur les sources de financement consacrées à l’acquisition
d’armes.
Enfin, le Conseil décide de reconduire jusqu’au 30 avril
2016 les mesures concernant les opérations financières et les voyages qui ont
été imposées et souligne son intention d’examiner l’utilité de maintenir sur la
liste des personnes soumises à ces mesures le nom de celles qui s’emploient
concrètement à promouvoir l’objectif de réconciliation nationale.
Le représentant de la Côte d’Ivoire, M. Bafetigue
Ouattara, qui a constaté la « posture empreinte de prudence des membres du
Conseil » s’agissant de l’assouplissement du régime de sanctions, a dit
garder l’espoir que le Conseil parvienne, lors de sa prochaine réunion
consacrée à la situation dans le pays, à une décision « qui soit
réellement à la mesure des efforts des autorités ivoiriennes ».
« La paix et la sécurité sont une réalité bien visible en
Côte d’Ivoire », a-t-il dit. Les autorités ivoiriennes, a-t-il
assuré, mettent tout en œuvre afin de pérenniser, dans le respect des
résolutions du Conseil, les acquis de ce climat de paix.
À la lumière des « remarquables » progrès qu’a
constatés le Groupe d’experts, M. Ouattara a déclaré qu’il faudrait
maintenant envisager sérieusement la levée totale des sanctions. « La Côte d’Ivoire n’a pas vocation à demeurer sous embargo plus
longtemps », a-t-il dit, en citant le Président de la Côte d’Ivoire,
M. Alassane Ouattara. Le Conseil, a demandé le délégué, doit
poursuivre l’examen d’une réduction des effectifs de l’ONUCI.
Source : ONU
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