David ROY
Au Maroc, malgré la vigueur des mouvements protestataires et l'émulation des « printemps » arabes, la monarchie maintes fois chahutée n'a pas été renversée. Comment la révolution qui a emporté plusieurs gouvernants arabes a-t-elle pu ici être désamorcée ?
Dans la société marocaine, ce livre suit plus particulièrement les itinéraires de défenseurs des droits de l'Homme, d'acteurs islamistes et de militantes féministes. Il offre un état des lieux inédit des mobilisations marocaines, des stratégies que leurs acteurs adoptent face à la contrainte jamais démentie des forces de sécurité ainsi que de leurs relations avec l'action publique.
L'expérience marocaine permet de comprendre comment la monarchie, en altérant les institutions et en modifiant l'exercice du pouvoir, perpétue sa domination.
TABLE DES MATIERES
Introduction
Une sociologie des mouvements sociaux marocains
Espace protestataire et politique instituée
Des mobilisations emblématiques : condition féminine et dénonciation des crimes d'État
Enquêter en situation autoritaire
Chapitre 1 / La mise en place d'un système de direction autoritaire (1956-1990)
Des consultations électorales administréesChapitre 2 / Ouverture politique et naissance de la « société civile »
Des partis politiques d'un genre particulier
Une politique délibérée de violence
S'appuyer sur des groupes sociaux qui comptent
Transformations internationales, turbulences nationalesChapitre 3 / Défenseurs des droits de l'Homme, féministes, islamistes des militants pas si différents
Émeutes et manifestations : un renouveau de l’action protestataire
Comment stabiliser une configuration autoritaire ?
« Alternance » gouvernementale et déclenchement des mobilisations
Un creuset commun : l’UNEMChapitre 4 / Les organisations de mouvements sociaux vecteurs et enjeux des mobilisations marocains
Des caractéristiques sociales communes
Le rôle socialisateur de la répression et de la prison
L’autonomisation par rapport au champ partisan
Se démarquer du régime et des gouvernants
Le point de départ des mobilisationsChapitre 5 / Le sit-in en majesté
Prendre appui sur des groupes restreints : familles de victimes, groupes de fidèles
« Faire avec les moyens du bord »
Distribuer des ressources
Distribution de ressources et prise de parole au nom du groupe
Inventer des collectifs en les organisant
Imposer sa marque aux débats publics
Une pluralité d’arènes et de pratiques contestatairesChapitre 6 / Les effets combinés de l'aide internationale et de la répression sur la protestation
La réaction des autorités
Des causes et des identités militantes définies dans la rue
Peser sur les définitions de la réalité sociale
Les affinités entre réforme de l’autoritarisme et « promotion de la démocratie »Chapitre 7 / De la rue aux palais militantisme et restructuration de l'exercice du pouvoir
Limiter la portée de ses coups
Quand militants et hommes du palais se rencontrentChapitre 8 / Du 23 mars 1965 au 20 février 2011
Une composition entre luttes locales et standards internationaux
L’IER : enjeux et limites d’une instance de règlement des « années de plomb »
L’IER au travail
Les non-dits et les noms dits
Une commission « comme si » ?
Vitalité et limites des mobilisations marocaines
Origines et soutiens du mouvement du 20 févrierCONCLUSION
Distances et défiances : le verrouillage continué du champ politique
Sit-in, défilés et innovations protestataires
La question de l’autolimitation
« Je vote, tu votes, il vote... Ils s’enrichissent » : ce que dit le 20 février
Les forces de sécurité : maintien de l’ordre et répression
Réforme(s)
Annexe / Organisations de l'espace protestataire et de la politique instituée
Frédéric VAIREL, Politique et mouvements sociaux au Maroc : la révolution désamorcée ?,
Paris, Presses de Sciences Po, 2014 (361 pp.)
Paris, Presses de Sciences Po, 2014 (361 pp.)
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