Catherine MAIA
Alors
que le 13e Congrès des Nations Unies sur la prévention du crime et la justice
pénale s'est achevé le 19 avril à Doha, au Qatar, le chef de l'Office des Nations
Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a
appelé les États membres à traduire en action concrète la Déclaration de Doha
qui a été adoptée au premier jour de la conférence.
« Le défi auquel nous sommes tous confrontés aujourd'hui est de traduire cette déclaration en action concrète. Je suis encouragé par la détermination de nos hôtes à faire de Doha un point de départ et nous nous réjouissons de travailler avec eux, et d'autres partenaires, pour traduire les mots de la déclaration en résultats tangibles », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov, dans un discours à la séance de clôture du Congrès contre le crime.
M.
Fedotov a remercié et félicité l'Emir de l'Etat du Qatar, Sheikh Tamim bin
Hamad Al Thani, pour avoir accueilli ce congrès, et le Premier ministre du
Qatar, Sheikh Abdullah bin Nasser bin Khalifa Al Thani, qui a présidé le
congrès.
La Déclaration de Doha, qui a été adoptée par acclamation par les délégués à
l'ouverture du Congrès le 12 avril, « est une déclaration politique
qui reconnaît l'importance du renforcement de la prévention du crime et des
systèmes de justice pénale. Elles est fondée sur l'équité, la justice et
l'humanité, et motivée par la nécessité de satisfaire les droits de tous les
individus », a déclaré M. Fedotov, ajoutant que le document « souligne
l'engagement et la volonté politique des Etats membres de mettre en œuvre des
stratégies et des programmes de prévention du crime et de justice pénale qui
favorisent l'état de droit aux niveaux national et international ».
Dans
cette déclaration de 15 pages, les participants du Congrès se sont engagés à
des approches globales pour lutter contre toutes les formes de criminalité, de
violence, de corruption et de terrorisme. Ils se sont en outre engagés à un
certain nombre d'actions spécifiques, notamment à adopter des politiques et
programmes nationaux inclusifs en matière de prévention de la criminalité et de
justice pénale; à garantir le droit de chacun à un procès équitable sans retard
excessif; à examiner et réformer les politiques d'aide juridique; à intégrer
une perspective liée au genre et les préoccupations concernant les jeunes dans
les efforts de la justice pénale; et à lutter contre la corruption et améliorer
la transparence dans l'administration publique.
La
Déclaration sera soumise à la prochaine session de la Commission des Nations
Unies sur la prévention du crime et la justice pénale, qui se tiendra à Vienne
du 18 au 22 mai 2015. Le congrès a également eu lieu avant un important sommet à New
York en septembre sur le futur programme de développement mondial.
M.
Fedotov a estimé qu'il n'y avait pas de meilleur exemple de la signification de
ce congrès que les informations indiquant que 700 migrants se
seraient noyés au large des côtes de l'île italienne de Lampedusa. « De telles
tragédies doivent servir à renforcer notre détermination à garantir que nous
mettons en œuvre la Déclaration de Doha au nom des victimes d'actes criminels,
y compris les migrants, et que nous traquons les contrebandiers qui se
nourrissent du désespoir », a-t-il dit.
Il
a appelé tous les pays, les organisations inter-gouvernementales et la société
civile à travailler ensemble dans un esprit de coopération « pour mettre fin à
ces morts inutiles ».
Pendant
huit jours, des centaines de ministres, décideurs, universitaires et dirigeants
de la société civile, ont discuté des liens entre la prévention du crime, la
sécurité, la justice et le développement durable, lors de nombreux débats, de
discussions, de séances plénières, d'ateliers et de manifestations parallèles.
Un
vaste éventail de sujets a été abordé, allant de l'état de droit, à la
contrebande des migrants, et de lutte contre la criminalité liée aux espèces
sauvages à la violence contre les femmes et les enfants.
Le
Congrès de Doha contre le crime a marqué le 60e anniversaire du premier congrès
qui s'est tenu en 1955. Pour la première fois, le Secrétaire général de l'ONU,
le Président de l'Assemblée générale et le Président du Conseil économique et
social ont assisté à un Congrès contre le crime. Le Congrès contre le crime se
tient tous les cinq ans et la prochaine session aura lieu au Japon en 2020.
Source : ONU
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