Le 4 juin, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple
palestinien a entendu l’Observateur permanent de l’État de
Palestine annoncer que la France, membre permanent du Conseil de sécurité,
travaille sur un nouveau projet de résolution promouvant « un processus
collectif » pour parvenir à la solution à deux États. Le Comité
était réuni pour examiner le rapport de la Table ronde des Nations Unies sur
les aspects juridiques de la question de Palestine qui s’est tenue à La Haye,
du 20 au 22 mai 2015. La Réunion internationale des Nations Unies à
l’appui de la paix israélo-palestinienne a été fixée aux 1er et 2 juillet
prochains, à Moscou.
Le Quatuor, a
répondu M. Mansour, fait désormais partie du passé, mais il faut tout de même
l’associer au processus collectif aux côtés des membres du Conseil de sécurité
et d’autres acteurs comme les pays arabes et le Japon. Il s’est félicité
que cette option semble avoir l’assentiment de la France, qui travaille sur un
nouveau projet de résolution relatif à la solution à deux États, appuyé par la
Palestine, les pays arabes et de nombreux pays européens, a souligné M. Mansour
qui a aussi confié que la délégation française souhaite que ce texte soit
adopté par consensus et que les États-Unis n’y semblent pas favorables.
Le projet prévoit
notamment que Jérusalem-Est soit la capitale de l'État souverain de
Palestine et parle du retour des réfugiés palestiniens. M. Mansour a
insisté sur l’importance qu’il y a à assortir ce texte d’un calendrier de mise
en œuvre.
L’Observateur
permanent a salué le fait que ce soient désormais les Européens qui prennent le
leadership du processus de paix israélo-palestinien, en lieu et place des
États-Unis dont le rôle semble amoindri, dans un processus politique « à
l’arrêt », compte tenu du nouveau Gouvernement que le Premier ministre Benyamin
Netanyahou a formé grâce à l’alliance avec l’extrême droite. « C’est
un Gouvernement hostile à la paix et à la solution à deux États », a fait
observer M. Mansour.
Il a rappelé que le
Premier ministre israélien avait lui-même déclaré, à la veille des élections
législatives, qu’« aucun État palestinien ne verrait le jour tant qu’il
sera au pouvoir », ajoutant que même le Président Barack Obama semble
aujourd’hui peu optimiste sur un changement d’orientation chez
M. Netanyahou, « prisonnier de la coalition politique qui le
maintient au pouvoir ».
M. Mansour a dénoncé
le blocus sans fin de Gaza et la lenteur de la reconstruction. « Certains pays qui avaient promis des fonds nous disent aujourd’hui
qu’ils attendent d’abord de voir le nouveau Gouvernement de consensus national
palestinien à l’œuvre ». « Mais comment le Gouvernement
peut-t-il faire ses preuves si les fonds ne sont pas disponibles ? ».
Jérusalem, a
expliqué l’Observateur permanent, a toujours été le poumon de l’économie
palestinienne. Or, aujourd’hui, elle se retrouve coupée du reste de la
Palestine, ce qui est « une injustice ». M. Mansour a
d’ailleurs demandé que l’on inclue l’aspect « justice » dans la
question de Palestine, car c’est l’absence de justice qui jette les
Palestiniens dans les bras des groupes extrémistes comme Daech. Les
Palestiniens, a-t-il prévenu, sont prêts à utiliser toutes les voies de recours
juridiques pour que justice soit faite et que soient jugés tous ceux qui ont
commis des crimes contre le peuple palestinien.
Présentant précisément
le rapport de la Table ronde des Nations Unies sur les aspects juridiques de la
question de Palestine, tenue à La Haye du 20 au 22 mai 2015, le
Vice-Président du Comité et Représentant permanent de l’Afghanistan,
M. Zahir Tanin, a dit que cette réunion a été l’occasion de faire le point
sur les mécanismes disponibles pour établir les responsabilités dans les
violations du droit international. La Table ronde a réuni
17 spécialistes du droit international et 25 cadres de différents
ministères et missions diplomatiques palestiniens.
L’État de Palestine,
a rappelé M. Tanin, est depuis le 2 avril 2015, État partie au
« Statut de Rome », le statut de la Cour pénale internationale (CPI),
après avoir adhéré en 2014 aux Conventions de Genève sur la protection des
civils en cas de conflit armé, et à un certain nombre d’autres conventions
internationales. M. Tanin a aussi rappelé que la
Cour internationale de Justice (CIJ) a confirmé l’applicabilité des
Conventions de Genève aux Territoires palestiniens occupés, y compris
Jérusalem-Est.
De nouveaux avis
juridiques pourraient entraîner une évolution favorable dans l’opinion publique
et donc la naissance d’un « discours nouveau » sur la
Palestine. Alors que l’impunité prévaut depuis plusieurs décennies, le recours
de la Palestine au droit international est une démarche positive, a argué le
Vice-Président. Si le droit à l’autodétermination a été appuyé en 2014,
le droit des réfugiés au retour et aux dédommagements n’a pas encore été
pleinement abordé, a-t-il fait remarquer.
Avec l’adhésion de
l’État de Palestine au Statut de Rome, la CPI est désormais compétente pour
enquêter sur les crimes commis dans les territoires palestiniens, a répondu
l’observateur palestinien au représentant de la Namibie, qui s’inquiétait des
violations « constantes » des droits des Palestiniens par la
Puissance occupante. M. Ryad Mansour a tout de même dit craindre que
la question de Palestine ne soit reléguée au second rang des crises qui
secouent aujourd’hui le Moyen-Orient.
Le Comité pour
l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a approuvé le 5 juin le programme de travail provisoire (document de travail n°4) de la Réunion internationale des Nations
Unies à l’appui de la paix israélo-palestinienne, prévue les 1er et
2 juillet prochains à Moscou en Fédération de Russie. En organisant
la Réunion sur le thème de la solution à deux États comme condition préalable à
l’instauration de la paix et de la stabilité dans la région du Moyen-Orient, le
Comité, a déclaré son Président, souhaite contribuer à l’action que mène la
communauté internationale en faveur de la paix israélo-palestinienne.
Seront invités les
États Membres, les observateurs de l’ONU, les organisations
intergouvernementales, le système de l’ONU, le milieu universitaire, la société
civile et les médias.
Source : ONU
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