Comme les entreprises, les organisations internationales recourent aux bonnes pratiques pour améliorer leur action, former leurs collaborateurs, renforcer leur expertise et, ainsi, légitimer leur présence sur un terrain de plus en plus concurrencé par les acteurs non étatiques.
De l'OCDE à la Banque mondiale, en passant par ONU Femmes ou ONUSIDA, rares sont les organismes qui échappent au phénomène. Mais si les bonnes pratiques, fruits de l'expérience, séduisent par leur aspect pragmatique, elles prennent des formes très différentes selon les institutions et les politiques dans lesquelles elles s'inscrivent.
En explorant leur émergence et leurs usages dans des domaines aussi variés que la santé, l'éducation, l’aide au développement ou la protection de l’environnement, l’ouvrage apporte une synthèse sur ce nouvel outil de gouvernance internationale, sur sa raison d’être et ses effets sur l’action multilatérale.
TABLE DES MATIERES
Introduction, Asmara Klein, Camille Laporte et Marie Saiget
Première partie
GENÈSE(S)
Chapitre 1. Les bonnes pratiques, Simon Tordjman et Guillaume Devin
Vecteurs et révélateurs du changement au sein des organisations internationalesChapitre 2. L'OCDE et les bonnes pratiques, Samuel Beroud et Thomas Hajduk
La dynamique des bonnes pratiques
Les usages ambigus bonnes pratiques
La valeur pratique des bonnes pratiques
Une histoire inséparableChapitre 3. Le PNUD et la fabrique des indicateurs de développement, Raphaëlle Parizet
Les bonnes pratiques de l’OCDE : évolution depuis 1948
La bataille des codes internationaux sur les entreprises multinationales (EMN)
Un code volontairement non contraignant
La victoire du modèle de l’OCDE
La promotion de la question culturelle dans la mesure du développement
L’alliance par l’expertise
Technicisation, rapports de force et compétences
Derrière les arguments techniques, une approche politique du développement
De quelles bonnes pratiques parle-t-on et pour qui ?
Deuxième partie
BONNES PRATIQUES ET REDÉPLOIEMENT DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Chapitre 4. Les bonnes pratiques de la global health, Dominique Kerouedan
Améliorer la santé ou bien gérer l’argent ?
Évolutions de la gouvernance mondiale de la santé
Des normes techniques aux bonnes pratiques financières
Les dérives d’un modèle centré sur la gestion et les finances
Chapitre 5. UNIFEM / ONU Femmes et les bonnes pratiques de la participation, Marie Saiget
Une ingénierie sociale ambiguë au service de l’affirmation d’UNIFEM/ONU Femmes au sein d’un champ d’expertiseChapitre 6. Les quantifications dans l’expertise des organisations internationales, Benoît Martin
L’épreuve de l’expérience, une analyse du processus de fabrication à partir du terrain burundais
Des « bonnes » pratiques ?
Le cas de l’UNODC
Quantifier malgré des biais méthodologiques et politiques
Échanger pour quantifier : le duo Secrétariat/États membres
Affirmer son expertise par la quantification
Le défi des données : passer de l’international au mondial au sein d’une OI politique
Troisième partie
BONS ET MAUVAIS ÉLÈVES : LES EFFETS DE (RE)CLASSEMENT
Chapitre 7. Résistance et exclusion face aux bonnes pratiques de la réforme humanitaire onusienne, Clara Egger
La réforme humanitaire de 2005 et l’émergence de la coordination comme enjeuChapitre 8. La banque mondiale, Aurore Gary et Bernard Gauthier
Le système humanitaire en Somalie : entre bureaucratisation excessive et coordination contrainte
Exclusion, marges et résistances
Des bonnes pratiques aux effets néfastes
Lutte contre la corruption et programmes d’appui budgétaireChapitre 9. Les bonnes pratiques de la gouvernance, Soraya Sidani
Des conditionnalités de politique économique aux réformes institutionnelles
Soutenir les pays pauvres les mieux gouvernés
Effet des bonnes pratiques et adéquation des instruments
Améliorer encore l’efficacité de l’aide
Résistance et dévianceChapitre 10. Les émergents face aux bonnes pratiques des organisations internationales, Camille Laporte
Limites et résistance à l’adoption des bonnes pratiques de la gouvernance
Déviance, déclassement et marginalisation sur la scène multilatérale
Bonnes pratiques et effets pervers
Des postures internationales qui s’opposent face aux bonnes pratiques de l’aide au développement
Un système de l’aide fractionné au niveau local : le cas d’étude du Laos
Un système d’acteurs en recomposition
Conclusion, Asmara Klein, Camille Laporte, Marie Saiget
Asmara KLEIN, Camille LAPORTE, Marie SAIGET (dir.), Les bonnes pratiques des organisations internationales, Les Presses de Sciences Po, Paris, 2015 (244 pp.)
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